Optimisme. Le processus de rachat de Bombardier Transport «progresse selon nos plans», les partenaires sociaux devraient donner leur avis cet été, les «discussions avec Bruxelles se passent bien», «on a sécurisé le financement, ce qui est important» et «nous espérons aboutir au 1er semestre 2021» : Henri Pourpart-Lafarge a affiché sa confiance le 11 mai, lors de la présentation des résultats 2019-2020 du groupe qu'il dirige. Il faut dire que les fondamentaux sont bons. Le chiffre d’affaires de 8,2 milliards a progressé de 2%, dont 1% en croissance organique pour un résultat net de 446 millions d’euros (+3%), la marge d’exploitation progresse à 7,7% avec un objectif maintenu de 9% pour 2022-2023. Le carnet de commandes atteint 40,9 milliards d’euros, un record dans le secteur, la trésorerie nette 1,2 milliard d’euros. Ce tableau idyllique est toutefois assombri par l’impact de la pandémie. À fin mars, le groupe estime celui-ci à 100 millions d’euros. Il a dû pratiquer le chômage partiel, fermer la plupart de ses usines qui ont commencé à reprendre leur activité fin avril. La crise aura «probablement un impact négatif sur la performance financière de l’exercice 2020-2021, et notamment sur les prises de commandes, le résultat net, le cash-flow libre et le chiffre d’affaires», estime le PDG d'Alstom, qui sait la difficulté à mesurer «avec précision l’ampleur de cet impact».
Foi dans le ferroviaire. Méthode Coué ? Même si beaucoup seront exsangues, «aucun client ne nous a demandés de report de livraison», constate à ce stade Henri Poupart-Lafarge. Alstom pense que l’avenir est du côté du rail, en raison des préoccupations climatiques qui ne datent pas d’aujourd’hui et «demeurent prioritaires» et des fondamentaux de la mobilité ferroviaire qui sont «liés à des plans d’investissement à long terme». Reste à savoir si CRRC, qui a obtenu le feu vert de Berlin pour racheter la division locomotives du groupe Vossloh, sera un concurrent très agressif sur le marché européen, pré carré d'Alstom-Bombardier.
M. F.