Électrification difficile. La Commission européenne a dévoilé mercredi son plan de développement de l'hydrogène propre dans l'UE avec pour objectif de décarboner les secteurs les plus polluants, notamment les transports, dans l’optique de la neutralité climatique en 2050. Pour la Commission, l'hydrogène d’origine non carbonée doit permettre d'aider des secteurs qui peinent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, avec le remplacement des énergies fossiles dans l'industrie, notamment pour la production d'acier, mais aussi comme carburant pour le transport aérien et maritime, les poids lourds, ainsi que pour les batteries et le stockage d'énergie. «Pour les secteurs où l'électrification est difficile, la stratégie promeut des combustibles plus propres, notamment de l'hydrogène renouvelable et des biocarburants et biogaz durables», souligne la Commission, qui proposera un nouveau système de classification et de certification des combustibles renouvelables à faible teneur en carbone. Afin de contribuer à la réalisation de cette stratégie, la Commission a lancé l'alliance européenne pour un hydrogène propre avec des acteurs de premier plan du secteur, la société civile, des ministres nationaux et régionaux et la Banque européenne d'investissement. «Cette alliance constituera une réserve de projets d'investissement destinée à accroître la production et soutiendra la demande d'hydrogène propre dans l'UE», précise la Commission.
Éolien et solaire. Bruxelles entend développer en priorité de l'hydrogène renouvelable, produit principalement à partir des énergies éolienne et solaire. «Toutefois, à court et à moyen terme, d'autres formes d'hydrogène bas carbone seront nécessaires pour réduire rapidement les émissions et soutenir le développement d'un marché viable», reconnaît la Commission. Cette transition progressive nécessitera une approche par étapes, avec, pour les quatre prochaines années, l’objectif de financer l'installation d'une capacité d'au moins 6 gigawatts d'électrolyseurs en Europe, de manière à produire jusqu'à un million de tonnes d'hydrogène renouvelable par an. Entre 2025 à 2030, l'hydrogène devra faire partie intégrante de notre système énergétique, avec une capacité d'au moins 40 gigawatts d'électrolyseurs (10 millions de tonnes d'hydrogène renouvelable). Enfin, de 2030 à 2050, les technologies utilisant l'hydrogène renouvelable «devraient atteindre leur maturité et être déployées à grande échelle dans tous les secteurs difficiles à décarboner».
G. H.