Réductions d’effectifs. Les pertes de la SNCF entraînées par la crise du coronavirus se compteront en milliards. Le PDG du groupe ferroviaire, Jean-Pierre Farandou, chiffrait le manque à gagner à deux milliards d'euros au 2 mai. Ils s’ajoutent au milliard perdu dans les grèves de décembre-janvier. L’estimation globale de la facture du Covid-19 dépendra de la façon dont le Gouvernement desserrera progressivement les contraintes imposées au trafic TGV, la vache à lait du groupe. Dans la première étape du déconfinement, seul le trafic courte distance (TER et RER) est favorisé mais avec des restrictions de places. Quoi qu’il en soit, le PDG du groupe a d’ores et déjà indiqué que l'hypothèse des suppressions de postes «n'est pas un sujet tabou». Structurellement déficitaire, l’activité fret est notamment visée, explique-t-on au siège de la SNCF dont les trois structures de tête (holding, activité voyages et activités marchandises) sont devenues des SA au 1er janvier.
Pas de chèque en blanc. «La notion d'un plan d'aides à la SNCF ne me paraît pas déraisonnable», a estimé Jean-Pierre Farandou le 2 mai dans un appel du pied à sa tutelle. «Chacun devra faire des efforts, a répondu le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, le lendemain. L'État aide déjà beaucoup la SNCF puisque plus de 100.000 agents de la SNCF sont en chômage partiel, payé par l'État.» Toutefois, «nous aiderons la SNCF», a-t-il indiqué. Mais le Gouvernement temporise et veut «une vision extrêmement précise du coût» du coronavirus, a précisé de son côté Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'État aux Transports. Concernant le fret, la France (avec deux autres pays) botte en touche et «appelle l’Union européenne à soutenir financièrement» ce secteur. Le 1er janvier 2020, l’État a repris 20 Mds€ de dette de la SNCF, auxquels doivent s’ajouter 15 Mds€ en 2022. L’exécutif veut aujourd’hui forcer le groupe public à augmenter ses efforts de productivité dans sa trajectoire financière qu’il doit entièrement retravailler.
M. F.