100.000 points. Afin d’éviter une anarchie de réseaux de recharge incompatibles entre marques ou véhicules, les principaux acteurs français de la mobilité électrique viennent de s’associer au sein du Comité d’initiative pour la recharge de nouvelle génération, destiné à mobiliser tout l’écosystème français. Ce consortium est constitué de l’Association française pour l’itinérance de la recharge électrique des véhicules (Afirev), l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere), la Plateforme automobile (PFA) et l’Institut de transition énergétique Vedecom. «Dans le cadre du plan de relance automobile annoncé le 26 mai dernier, la volonté d’accompagner l’ambition d’un million de véhicules électriques ou hybrides rechargeables roulant à l’horizon 2022 se traduit par un premier objectif de 100.000 points de charge publics à fin 2021. L’infrastructure de recharge future se devra d’être homogène, interopérable, intelligente, capable de simplifier l’expérience utilisateur et de rendre des services à forte valeur ajoutée», avance Jean-Luc Brossard, directeur R&D de la PFA, pour qui les mesures doivent porter en priorité sur les solutions de charge en voirie, en habitat collectif et sur les grands axes routiers du réseau national.
Recharge intelligente. Le comité ambitionne de créer les conditions du déploiement de nouveaux services énergétiques, en faisant en sorte que toute nouvelle borne à courant alternatif (AC) et à courant continu (DC) installée en France puisse être compatible avec la norme ISO 15118, qui permet d’enrichir la communication entre un véhicule électrique et une infrastructure de recharge. Cette norme permet également d’apporter de nouveaux services aux conducteurs, que le comité s’est donné pour mission de mettre en œuvre : le déploiement du Plug and Charge (PnC) et de la recharge intelligente, dite «Smart Charging». Le Plug and Charge permet d’identifier automatiquement le contrat de services de l’utilisateur par simple branchement du câble de recharge. Le Smart Charging permet de programmer un planning de recharge, négocié entre la borne et le véhicule et optimisé selon leurs contraintes techniques, les besoins et exigences du conducteur, les contraintes tarifaires et les contraintes électriques des réseaux. Mais avant cela, ces experts doivent d’abord définir l’architecture de cybersécurité (PKI) adaptée à la nouvelle norme. Le second objectif du comité consistera à faciliter le déploiement futur de cas d’usage émergeant, notamment la bidirectionnalité de la recharge qui permet de négocier et d’optimiser, via l’infrastructure de recharge, la réinjection d’électricité stockée dans la batterie du véhicule à la maison (vehicle-to-home), au bâtiment (vehicle-to-building) ou au réseau (vehicle-to-grid), ainsi que la recharge sans manipulation de câble (recharge inductive ou automatisée).
G. H.