Obsolescence programmée d’Uber. Les deux piliers de la politique des transports à Paris appellent à «encadrer très fortement» l'activité des VTC dans la capitale. Dans une tribune publiée jeudi 19 décembre dans Libération, Jean-Louis Missika, maire-adjoint à Paris en charge de l'urbanisme et Christophe Najdovski, maire-adjoint en charge des transports annoncent ce qui pourrait constituer une partie du programme transport de la future candidate Anne Hidalgo : «l’obsolescence programmée d’Uber à Paris». Les deux élus soulignent l'impact environnemental négatif des plateformes de véhicules avec chauffeur comme Uber, qui seraient à l'origine d'une congestion estimée à «environ 10%» du trafic dans le centre de Paris et «d'une hausse des émissions de CO2». Ils demandent un changement législatif pour autoriser les villes françaises à octroyer un certain nombres de licences, «quitte à saisir les tribunaux» s’ils n’obtiennent pas gain de cause. Ils prennent exemple sur les villes de New-York et Londres. La cité londonienne a décidé il y a quelques semaines de ne pas renouveler les licences accordées à Uber, estimant que cette société «n’est pas en mesure de garantir que les chauffeurs ont leur permis». A Paris, il y aurait selon eux 40 000 chauffeurs Uber (contre 20 000 déclarés), auxquels se rajouteraient 15 000 «faux chauffeurs».
Minibus propres et partagés. En plus de réguler les VTC d’une manière beaucoup plus stricte, les deux élus veulent élargir l’offre de transport en commun en s’appuyant sur les atouts du transport à la demande et les enseignements tirés des plateformes numériques. «Nous pourrions faciliter la mise en place d’une offre de minibus propres et de véhicules avec chauffeur partagés à des coûts plus faibles que des lignes de bus fixes sur des parcours où la demande est insuffisante pour une offre classique de transport en commun», glissent-ils, en proposant de lancer de futurs appels à candidatures en ce sens. Il s’agira de dessertes de quartiers excentrés aux heures creuses de jour, de dessertes de nuit sur toute la métropole ou sur le dernier kilomètre en rabattement vers les gares, en proposant des tarifications spécifiques pour les personnes à mobilité réduite.
G. H.