Une voix l'a emporté. 12 conseillers du Sytral sur 23 prenant part au vote se sont prononcés pour résilier le contrat qui lie l’autorité organisatrice des transports sur l’agglomération lyonnaise avec Rhônexpress, le vendredi 21 février. 6 conseillers ont voté contre cette rupture et les 5 autres, notamment le maire de Lyon, Gérard Collomb, et la présidente du Sytral, se sont abstenus. «La sagesse démocratique aurait voulu que nous laissions le prochain exécutif délibérer sur l’avenir de ce service. Toutefois, je prends acte et respecte le vote des élus du comité syndical du Sytral en faveur de la résiliation du contrat», explique sa présidente. La résiliation du contrat sera effective dans 8 mois. À cette date, le Sytral reprendra l’exploitation de cette ligne de tramway qui relie la ville à l’aéroport. Cette décision vient clore une période négociations entre Rhônexpress, la Métropole et le Sytral, qui n’a pas permis d’aboutir à un accord. La discussion portait sur le triple objectif de réduire les tarifs, d’augmenter les circulations du tram T3 qui circule sur les mêmes voies que Rhônexpress, et de permettre l'ouverture à la concurrence. Faute de parvenir à un accord, David Kimelfeld, le président de la Métropole, a souhaité, «au nom de l’intérêt général», que le Sytral se prononce pour la résiliation du contrat. «Cette décision va permettre de diminuer le prix de la liaison vers l’aéroport et de développer la desserte de l’est lyonnais», assure le président de la Métropole. Pour mettre fin au contrat, le Sytral devra s’acquitter de 32 millions d’euros au titre des indemnités de rupture dues à l’exploitant, Vinci.
Amendement. Si la résiliation est désormais acquise, ce vote laisse une autre question en suspens. En effet, il va entraîner une renégociation de la convention liant le Sytral et la Métropole sur les modalités de remboursement des dépenses liées au service Rhônexpress, équivalent au remboursement de l’emprunt que rembourse le Sytral pour l’infrastructure. Ces dépenses étant jusque-là prises en charge par la Métropole. Le vote du Sytral entraîne de facto la fin de cette convention. Pour «protéger le Sytral», Fouziya Bouzerda proposait de conditionner la résiliation du contrat à la conclusion d’un nouvel accord avec la Métropole. David Kimelfeld a proposé un amendement retirant cette condition. Les élus métropolitains LR, vent debout contre cet amendement, ont voté contre, comme Gérard Collomb et Fouziya Bouzerda. Si un accord ne pouvait être conclu avec le nouvel exécutif métropolitain, le montant des sommes supportées par le Sytral au titre des indemnités de rupture et du remboursement de l’emprunt pourrait atteindre près de 120 millions d'euros. Le feuilleton de la résiliation du contrat Rhônexpress n’a donc pas pris fin avec le vote du 21 février.
F. S.