Retard européen. Le coronavirus gèle le déploiement de la 5G en Europe et notamment en France, et pas seulement parce que plusieurs rumeurs colportées sur les réseaux sociaux tissent un lien entre l’apparition de la 5G et la propagation du Covid-19. Plusieurs antennes-relais ont par exemple été détruites aux Pays-Bas, en Belgique et en Grande-Bretagne. Ces débordements irrationnels ne sont toutefois qu’anecdotiques face à des menaces bien plus concrètes. Lors de la publication de ses résultats semestriels, le suédois Ericsson (l’un des leaders mondiaux de la 5G) craint en effet que les investissements 5G en Europe soient retardés. «Cela signifie que l'Europe pourrait prendre du retard sur une infrastructure numérique essentielle pour l'avenir. L’utilité de cette infrastructure numérique a été mise en évidence lors de la pandémie. Nous pensons que les Gouvernements devraient encourager les investissements 5G afin de contribuer au redémarrage de leurs économies», a souligné le 22 avril dernier Borje Ekholm, directeur général d’Ericsson.
Retard français. En France, les enchères d’attribution des fréquences entre Orange, SFR, Bouygues Telecom et Iliad (Free), qui devaient se tenir mardi 21 avril, ont été reportées sine die pour cause de Covid-19. Les premières offres commerciales qui devaient être lancées en France cet été sont donc décalées et nul ne sait encore si le déploiement prévu dans 5 à 10 villes sera possible. Le retard de la France face à ses voisins européens va s’accroître, alors que la Commission européenne impose aux États membres une attribution des fréquences d’ici à la fin 2020.
G. H.