Lettre ouverte au président de la République. Alors même que les réseaux de transport public ont largement participé au maintien des services publics pendant la période de confinement, les conditions du déconfinement laissent penser que, si l’offre de mobilité va rapidement retrouver son niveau d’avant la crise, la fréquentation mettra, quant à elle, de très nombreux mois avant de retrouver son niveau antérieur. Les collectivités locales vont donc faire face, très rapidement, à un déficit de ressources qui va se chiffrer, à la fin de l’année en cours, à près de deux milliards d’euros en termes de versement mobilité et à plus deux milliards d’euros pour ce qui est de la baisse des recettes tarifaires. Face à la gravité de cette situation financière, les élus du Gart ont adressé un courrier, le 20 mai 2020, au président de la République. Ce courrier met en exergue quatre exemples représentatifs et chiffrés de collectivités devant faire face à ces difficultés financières inédites.
Menaces sur tout le secteur. Sur un budget annuel de fonctionnement de plus de 10 milliards d’euros, Île-de-France Mobilités anticipe une baisse de 20 à 26% de son budget, soit des pertes annuelles de 0,6 et 1 milliard d’euros pour le versement mobilité et de 1,2 à 1,6 milliard d’euros pour les recettes usagers. Sans évolution de sa situation financière, Île-de-France Mobilités ne sera plus en mesure, à compter de la fin août, de s’acquitter de sa contribution auprès de ses opérateurs. Le Syndicat mixte des mobilités de Touraine, qui regroupe la métropole de Tours et ses environs, perdra plus de 20% de son budget annuel de fonctionnement alors que sa contribution auprès de son opérateur se monte à 66 millions d’euros en situation normale. Créé en 2017, le Syndicat des mobilités Pays Basque-Adour rassemble 159 communes: ses ressources 2020 devraient être amputées de 10%. Quant au syndicat intercommunal Tout’en bus, qui rassemble 11 communes autour d’Aubenas, ses ressources ne lui permettent tout simplement pas de rétablir l’offre à 100%, en raison de la baisse de produit du versement mobilité conjuguée à la perte des recettes tarifaires.