Recettes en chute libre. Avec le confinement et un trafic RATP et SNCF tombé à 10% du niveau habituel, Île-de-France Mobilités va rembourser le Passe Navigo, le Navigo Senior et la carte Imagine'R à tous les abonnés d’avril. Ce remboursement va faire disparaître 100 millions d’euros des recettes mensuelles de billetterie. À la quasi-paralysie des entreprises franciliennes (et sans doute un report de cette contribution pour ne pas les fragiliser) s’ajoute le tarissement du versement transport, soit une perte d’environ 500 millions d’euros par mois au budget. Si la crise dure jusqu’en mai, l’autorité organisatrice anticipe donc un manque à gagner de plus d’un milliard d’euros. C’est pourquoi Valérie Pécresse, la présidente d’IdFM lance un appel au secours. «Il faudra rétablir les comptes. C’est un cas de force majeure qui s’apparente à une catastrophe naturelle, indique son entourage cité dans le Parisien du 1er avril. Nous allons nécessairement nous tourner vers l’État car IdFM n’a pas les épaules pour supporter le fardeau financier.»
Conséquences multiples. Ce n’est pas l’effet le plus immédiat du chamboulement de la donne financière, mais des doutes existent sur la possibilité pour IdFM et la SNCF de conclure pour juin le prochain contrat pluriannuel qui devait démarrer début 2020. L’autorité organisatrice, qui pare au plus pressé, a encore du mal à estimer la portée de la crise sur cet aspect. Fin 2019, IdFM exigeait une réduction de la facture annuelle de la SNCF dans le futur contrat. Avec la crise du Covid-19, qui modifie toutes les projections financières, il faudra sans doute encore revoir la copie concernant les recettes, les investissements. La convention avec la RATP, en cours de discussion elle aussi, doit être signée fin 2020. Parmi les conséquences immédiatement identifiées de la crise du Covid-19, listées par Valérie Pécresse dans le JDD du 28 mars, figurent le report de livraison de trains, le décalage de chantiers sur le réseau ferré et les nouvelles infrastructures.
M. F.