Toujours contesté. Les sénateurs de gauche ne veulent pas entendre parler d’un redémarrage des travaux du CDG Express, un projet qu’ils continuent de condamner. «Aujourd'hui comme hier, nous demandons (…) l'abandon de ce chantier», écrit le groupe CRCE dans un communiqué du 10 avril en associant notamment la maire de la ville de Mitry-Mory (Seine-et-Marne). Après le coup d’arrêt aux grands chantiers franciliens ayant découlé du confinement, la question de l’ordre de leur redémarrage est l’occasion pour les opposants du CDG Express d’enfoncer le clou. Le Gouvernement commence en effet à travailler, en lien notamment avec la FNTP et la Région Île-de-France, pour établir les priorités. Mais ces élus «contest[ent] le caractère de “service essentiel“ de cette infrastructure privée au coût exorbitant». Répétant que celle-ci «engage un service public à deux vitesses», ils tirent parti du contexte actuel. «La reprise de ce chantier (…) va (…) ouvrir un nouveau front pour le Covid-19» en exposant des ouvriers, et ne se justifie pas, «alors que la priorité affirmée de ce Gouvernement, ce sont justement les transports du quotidien», arguent-ils . D’après eux, Élisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique, a fait le choix de la reprise de CDG Express, mais rien ne semble décidé.
Projet maudit. La mise en service de CDG Express, un dessein vieux de 30 ans, a été repoussée l’an dernier à fin 2025 en raison d'un ensemble de chantiers concomitants sur le faisceau nord de Paris (régénération des voies, interconnexion avec la ligne 16 du Grand Paris Express, etc). Leur programmation a été très difficile à coordonner car elle engendre des interruptions de circulation qui doivent être organisées très en amont. Remettre tout en place sera une gageure, et il paraît difficile de dire quand le consortium Keolis-RATP Dev, désigné par l'État pour opérer la ligne, pourra acheminer ses premiers voyageurs entre la gare de l'Est et l'aéroport de Roissy.
M. F.