2023. En pleine période électorale, Grenoble vient de valider son deuxième projet de téléphérique urbain. Prévu dans le plan de déplacements urbains de l’aire grenobloise 2018-2030, ce «métrocâble» a été validé le 20 février dernier par le Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise (SMMAG), rapporte le site Actu-Environnement. Cette nouvelle liaison, qui devrait être finalisée, sauf recours, en 2023, permettra de relier les communes de Fontaine et de Saint-Martin-le-Vinoux en survolant les deux rivières Drac et Isère, l’autoroute A480, la RN481 et une voie ferrée. Les travaux seront réalisés par la société iséroise Poma, dont le siège social de Voreppe se trouve à deux jets de câble. Poma peu s’appuyer sur les téléphériques urbains déjà conçus pour Medellín, Rio et New York.
Un trafic jugé faible. Baptisé métrocâble, ce moyen de déplacement sera intégré au sein du réseau de transports collectifs avec une connexion aux lignes de tramway A, B et E. «Avec une augmentation de 80.000 déplacements par jour sur ce secteur à l'horizon 2030, ce futur mode déplacement innovant sera l'une des clefs du désengorgement de cette branche de l'Y grenoblois», avançait Grenoble Alpes Métropole dans son document de présentation. Capable de transporter environ 5.000 personnes par jour, ce métrocâble sera accessible avec un titre de transport urbain et doit permettre d’aider à désengorger le trafic. Des voix ont commencé à s’élever pour contester le budget d’investissement (57 millions d’euros HT plus 2,4 millions d'euros de fonctionnement), jugé élevé par rapport au faible nombre de personnes transportées. Dans un communiqué, l'ADTC, l'association pour le développement des transports en commun, estime que «les prévisions de trafic sont très faibles pour un investissement de cette ampleur», et juge préférable de rallonger de la ligne E du tram jusqu'à Pont-de-Claix pour un trafic «5 fois supérieur à celui du métrocâble». L’association préférerait également la création de lignes de tramway vers Meylan, Sassenage, ou en rocade, et pointe la nécessité d’avoir des rames de tramway plus grandes.
G. H.