«Coquille vidée par FlixBus». Ce mercredi 24 juin, le tribunal de commerce de Nanterre a ordonné la poursuite d'activité sous administration judiciaire d’Eurolines pendant un mois, alors que sa maison-mère, Flixbus, avait demandé l'ouverture d'une procédure de liquidation judiciaire. Les administrateurs judiciaires vont pouvoir «regarder si le groupe FlixBus n'a pas volontairement mis des conditions en place pour que la société Eurolines soit liquidée», a indiqué Me Pierre-François Rousseau, qui défend les intérêts des salariés. Un an après avoir acheté Eurolines auprès de Transdev au printemps 2019, le groupe allemand souhaite en effet mettre fin à l’activité de sa filiale d'autocars interurbains. «Profitant du Covid-19, FlixBus met le coup de grâce à la société Eurolines pour (...) se débarrasser de dizaines de salariés aux frais de la collectivité», dénoncent les syndicats CFTC, CGT et FO d'Eurolines. Selon eux, le groupe allemand «a refusé de chercher un repreneur» et «veut se débarrasser d'une coquille qu'il a lui-même vidée en remplaçant petit à petit les quelques lignes de cars Eurolines qu'il avait gardées par celles de FlixBus et en récupérant la clientèle habituée à voyager en bleu-blanc-rouge».
Minimum légal. Créée en 1985, la compagnie Eurolines compte environ 105 salariés, selon Franck Coillot, délégué syndical de la CFTC Eurolines, dont une soixantaine sont déjà concernés par un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) encore en cours. «Les autres salariés risquent de partir avec le minimum légal, sachant qu’un tiers sont présents dans la société depuis plus de 20 ans. De plus, les salariés concernés par le PSE risquent de perdre les indemnités supralégales négociées initialement», indique Franck Coillot. Ces salariés sont principalement employés dans les fonctions administratives et aux guichets d'Eurolines, implantés à la gare routière de Paris-Gallieni, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Contactée, la société FlixBus ne souhaite pas faire de commentaire à ce stade.
G. H.