Observation des déplacements. À côté du suivi individuel, qui pourrait aider au déconfinement, les pouvoirs publics vont pouvoir s’appuyer sur les données mobiles agrégées de la population pour étudier l’impact du confinement sur la mobilité des populations. Le 27 janvier, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche) a indiqué s’être associé avec l’opérateur Orange pour explorer la manière dont l’usage des statistiques issues du réseau de téléphonies mobiles pourrait permettre de mieux prédire l’évolution de la pandémie de Covid-19. Les données, anonymisées, permettront d’observer les déplacements de population à l’annonce de la pandémie, avec un profil par tranche d’âge, ce qui permettra d’appréhender comment les personnes changent elles-mêmes leurs comportements en réponse à une épidémie (et si les mesures de confinement sont également respectées). Stéphane Richard, PDG d’Orange, avait ainsi annoncé le 26 mars que plus d'un million de Franciliens avaient quitté la région parisienne en une semaine avant le confinement (17% de la population totale du Grand Paris). «Dans un second temps, les données seront aussi intégrées dans des modèles de diffusion de la pandémie développés par l’équipe, afin de mieux prévoir la propagation du virus en tenant compte de la mobilité des personnes mais aussi d’identifier les régions à risque de devenir un foyer épidémique et de modéliser l’impact sur le système sanitaire», indiquent les deux partenaires qui promettent des premiers résultats d’ici quelques semaines.
Comparaison d’affluences. Depuis le vendredi 3 avril, les pouvoirs publics vont également pouvoir s’appuyer sur les données que Google va consentir à partager. Le géant du Web a en effet décidé de rendre publique une partie des données de géolocalisation dont il dispose pour 131 pays (dont la France) pour étudier si les mesures de confinement sont effectives. Les données de localisation, anonymisées, provenant de plusieurs milliards de téléphones portables, ont été compilées puis représentées sous forme de graphiques pour comparer l’affluence des dernières semaines dans différents types de lieux, tels que les stations de métro, de train, de bus, les jardins publics ou les commerces, avec celles qui ont été recueillies sur une période témoin avant l’apparition de l’épidémie. En France, les données peuvent être affinées au niveau de chaque région. Google indique ainsi le pourcentage de fréquentation sans indiquer les déplacements de population. En parallèle, la firme de Mountain View indique collaborer de manière plus étroite avec des épidémiologistes travaillant sur le Covid-19, sur des données permettant de mieux prévoir l’évolution de la pandémie. Facebook a également indiqué avoir mis ses données de localisation à disposition des chercheurs qui fournissent des analyses similaires aux autorités de plusieurs pays.
G. H.