Après son expérimentation en version 4x4 à Val Thorens, la station la plus haute d’Europe, l’hiver 2018/2019, l'autocariste drômois Bertolami relève un nouveau défi : desservir les territoires ruraux. Depuis ce lundi 7 septembre, sa navette Navya baptisée Beti relie en 22 minutes la gare de Crest à l’éco-site du Val de Drome à Eurre, soit 4,6 km sur voie ouverte. Elle accueille dix passagers et un opérateur d’information et de sécurité. Vitesse de croisière : aujourd’hui 15 km/h, 25 km/h d’ici janvier prochain. L’expérimentation durera quatre mois et demi. Elle fera l’objet d’une étude de ressenti des utilisateurs et usagers de la route, confiée au Cerema. Le circuit compte sept stations d’arrêt et une vingtaine de difficultés routières, dont un passage à niveau ferroviaire et un rond point. Mais le plus ardu reste les 1,5 km de tunnel végétal à franchir sur une route communale au revêtement plutôt fatigué.
Projet de territoire. «C’est le fruit de 22 mois de travail acharné. Nous avons eu la chance de trouver de bons partenaires pour relever ce pari», se félicite Benjamin Beaudet, DG du groupe Bertolami. Pour l’infrastructure, cela s’est fait avec Eurovia. Deux types de repères ont été mis en place : une signalisation verticale et horizontale, avec respectivement des panneaux de signalisation de 70x70 cm tous les 25 m, et un pointillé peint pour matérialiser l’axe entre les deux voies. «Nous avons inventé la mobilité autonome frugale», sourit Sébastien Bodé, directeur délégué de cette filiale de Vinci. Coût de l’expérimentation: 280.000 €. Le projet est porté par la Région Auvergne Rhône-Alpes (marché notifié le 21 janvier 2020), qui le finance à hauteur 220.000 €, une somme abondée par les collectivités territoriales (Département, Communauté de communes du Val de Drome et la ville de Crest).
N. R.