Préciser le cadre national. Le plan de déconfinement présenté par le Premier ministre le 28 avril pose presque davantage de questions qu’il n’apporte de réponses. Son choix d’imposer la distanciation sociale dans les transports publics laisse perplexes des professionnels qui lui avaient fait part de leurs réserves. Progressif et territorialisé, le dispositif a au moins l’avantage de permettre un redémarrage en douceur la semaine du 11 mai. L’appel à la poursuite du télétravail et la réouverture partielle des écoles devraient amortir le choc. Cette relative souplesse n’autorise en rien l’improvisation. «Il reste 5 jours ouvrables avant le 11 mai, en raison des jours fériés. Il y a urgence à ce que l’on sache précisément ce qui fait partie du cahier des charges national, et ce qui relève du niveau local», relève Jean-Sébastien Barrault, président de la FNTV. De nouveaux rendez-vous sont prévus ce jeudi 30 avril avec le gouvernement, ainsi qu’avec les partenaires sociaux. La FNTV doit en effet édicter avec ces derniers un guide des bonnes pratiques. «Lors des discussions que nous aurons parallèlement avec les autorités organisatrices, nous devrons trancher la question de la montée par la porte avant, ainsi que celle du respect des consignes de sécurité, comme le port du masque. Qui sera chargé des contrôles? Qui assumera la responsabilité en cas de défaut de port du masque?», poursuit Jean-Sébastien Barrault.
Situation critique pour l'occasionnel. Autre grande question à éclaircir: celle des effectifs réellement disponibles. «Il nous faut remobiliser notre personnel. Nous n’avons pas une idée très précise de la proportion de conducteurs qui seront prêts à reprendre le service. La pyramide des âges du TRV, assez élevée, fait que certains peuvent avoir de légitimes appréhensions. De plus, l’appel d’air émanant du TRM a pu attirer des conducteurs», poursuit Jean-Sébastien Barrault. Si le transport régulier devrait redémarrer lentement durant les prochaines semaines, la situation est bien différente en ce qui concerne l’occasionnel. Il faudra encore attendre de longs mois avant une reprise qu’il est encore difficile d’entrevoir. «Il faut absolument que le TRV puisse bénéficier du plan tourisme mis en place par le gouvernement. Et il faut que toutes les mesures de chômage partiel puissent être prolongées jusqu’au redémarrage de ces activités», martèle Jean-Sébastien Barrault, qui redoute une issue dramatique pour certaines PME.