Suivre à la trace. Vert, il est possible de circuler. Rouge vous devez rebrousser chemin. Depuis la mi-février, les autorités chinoises demandent à la population de télécharger l’application Alipay Health Code, développée par Alipay, la filiale de paiement mobile du géant de l'e-commerce Alibaba (900 millions d’utilisateurs). D’abord testée dans la ville de Hangzhou, siège d’Alibaba et dans l’État du Zhejiang, l’application s’est progressivement imposée à toute la Chine. Près de 200 villes seraient concernées. Basée sur un questionnaire que les utilisateurs sont pressés de renseigner, l’application délivre ensuite un QR code qu’il faut montrer à des vigiles pour circuler dans des lieux publics comme les transports en commun, les taxis, les restaurants, les centres-villes ou les centres commerciaux. Un code vert permet de passer, alors qu’un code orange oblige à une quarantaine de 7 jours chez soi (14 jours pour un code rouge). Alipay refuse de divulguer la façon dont a été formulé son algorithme. Plus problématique encore, selon le New York Times, une ligne de code insérée dans l’application permettrait de transmettre aux autorités la localisation précise de l’utilisateur ainsi qu’un code d'identification à un serveur de la police. De quoi suivre les individus à la trace pendant l’épidémie et possiblement bien longtemps après.
Contact étroit. Alipay Health Code n’est pas la seule application utilisée pour tenter de circonscrire la diffusion du coronavirus. Alibaba a ainsi participé à la diffusion de l’application Close contact detector, qui permet d'informer son utilisateur d'un potentiel contact avec une personne infectée par la maladie ou soupçonnée de l'être. Après s'être enregistrés avec un numéro de téléphone, les utilisateurs doivent rentrer leur nom et leur numéro national d'identification pour savoir s'ils ont potentiellement été en contact étroit avec une personne infectée (voyage en train ou en avion, sur le lieu de travail, à l’école). En cas de soupçon, l'utilisateur est invité à ne plus sortir de chez lui et à contacter les autorités sanitaires locales .
G. H.