Valeur ajoutée. Annoncé depuis le mois de janvier, le rapprochement entre l’énergéticien Total et le constructeur PSA se concrétise enfin pour donner naissance à «un acteur majeur de la production de batteries en Europe». C’est ce qu’ont indiqué les deux groupes le 3 septembre dernier en annonçant le lancement de leur co-entreprise nommée «Automotive Cells Company» (ACC) le jour de la présentation du Plan de relance. Cette société commune réunira Saft, filiale de Total, et PSA ainsi que sa filiale allemande Opel, et participera à l’essor de l’«Airbus des batteries», destiné à concurrencer la filière asiatique. Les batteries représentent à elles seules un tiers de la valeur ajoutée des véhicules, mais l’Europe ne représente actuellement que 1% de la production mondiale, dominée par la Chine, la Corée du Sud et le Japon. «Avec cette association, les partenaires mettent en place un acteur mondial de référence dans le développement et la fabrication de batteries pour l'industrie automobile au meilleur niveau de performance dès 2023», précisent PSA et Total dans leur communiqué.
10% du marché en 2030. Total apporte son expertise en matière de R&D et d'industrialisation, tandis que PSA apporte sa connaissance du marché automobile et son expérience de la production en grande série. Le groupe Renault devrait également rejoindre cette alliance, comme l'a annoncé fin mai le président de la République, Emmanuel Macron. Un centre de R&D à Bordeaux et un site de production pilote à Nersac (Charente) sont «déjà en phase de démarrage pour permettre la mise au point de nouvelles technologies de cellules lithium-ion de haute performance». La fabrication en série sera lancée à l'issue de la phase de R&D dans deux usines: à Douvrin, dans le Nord de la France, puis à Kaiserslautern, en Allemagne. L'objectif est d'atteindre une capacité de 8 GWh dans un premier temps, puis une capacité cumulée de 48 GWh à l'horizon 2030 sur l'ensemble des deux sites. Cela correspondra à la production de 1 million de véhicules électriques par an, soit plus de 10% du marché européen, selon le communiqué. Ce projet bénéficie du soutien financier des pouvoirs publics français et allemands pour un montant de 1,3 milliard d'euros. Il a reçu l’accord des institutions européennes au travers d’un projet d’IPCEI qui témoigne de sa dimension stratégique pour la transition énergétique de la mobilité. L’ensemble du projet représente plus de 5 milliards d’euros d’investissements.
G. H.