Conducteurs sans licence. L’autorité des transports londonienne TfL (Transport for London) a indiqué le 25 novembre qu’elle avait refusé de renouveler la licence d’exploitation d’Uber pour exploiter des VTC dans la capitale anglaise. Uber n’est «pas apte» à détenir une licence à Londres, a indiqué TfL, en raison de défaillances qui mettent «en danger» les passagers. C’est la deuxième interdiction en moins de trois ans. La société de VTC, dont la licence londonienne expirait lundi dernier, a aussitôt indiqué qu’elle allait faire appel, ajoutant qu’elle continuerait de faire rouler ses taxis jusqu’à ce qu’une décision définitive soit rendue. Londres représente, après les Etats-Unis, son second marché avec 3,5 millions de clients et 45.000 conducteurs. TfL indique avoir relevé une «faille» dans l’application d’Uber qui permet à des conducteurs sans permis d’installer leur photo sur les comptes d’autres conducteurs, ce qui leur aurait permis de se faire passer pour eux. Au moins 14.000 trajets frauduleux auraient été opérés de la sorte, «mettant ainsi la sécurité des passagers en péril. Cela signifie que tous les trajets n'étaient pas assurés et que certains trajets de passagers ont été effectués avec des conducteurs sans licence, dont l'un avait déjà vu son permis révoqué par TfL». Une autre défaillance de la plate-forme a permis à des conducteurs sans permis ou suspendus de créer des comptes Uber actifs. L’autorité des transports estime qu’Uber, malgré ses efforts pour corriger le tir, n’a pas apporté suffisamment de garanties pour proposer un système suffisamment robuste.
Revente de cartes professionnelles. En France, les collectivités ne disposent pas du même pouvoir de régulation et se réfèrent à l’autorité du Ministère des Transports, qui a mis en place une licence spécifique pour les chauffeurs de VTC. Ces derniers doivent passer un examen et présenter chaque année auprès des entreprises de VTC plusieurs documents pour continuer à exercer leur métier (licence, casier vierge et permis de plus de 3 ans). Une procédure qui n’éviterait pas non plus les fraudes, selon un collectif de chauffeurs VTC qui a bloqué cette semaine un centre logistique à Aubervilliers. «L'application est gangrenée par de faux chauffeurs, comme en Angleterre», dénonce Brahim Ben Ali, un des coordinateurs du mouvement. Ils seraient, d'après eux, plusieurs milliers. Une allégation aussitôt démentie par Uber France. Les cartes professionnelles papier, sujettes à des fraudes (certaines se revendraient sous le manteau), devraient être remplacées par des cartes plus sécurisées d'ici la fin de l’année.
G. H.