Autonomie doublée. Le constructeur américain Nikola Motor, qui développe des camions électriques (batteries seules ou avec des piles à combustible), annonce avoir créé un nouveau type de batterie renfermant une densité d’énergie quatre fois supérieure à celles des batteries lithium-ion commercialisées actuellement sur le marché. Dans un communiqué publié le 19 novembre, Nikola Motor indique que cette batterie permettrait à son poids lourd d’atteindre 1.300 kilomètres d’autonomie avec des batteries seules, et 1.600 km avec un système de batterie associé à une pile à combustible, contre 800 km pour le Tesla Semi. «C’est le plus grand progrès constaté dans le monde des batteries», a déclaré Trevor Milton, le PDG de Nikola Motor. Le prototype de batterie pèse 40% de moins que les batteries lithium-ion actuelles et coûte deux fois moins cher. La batterie Nikola disposerait en outre d’une densité susceptible de supporter plus de 2.000 cycles de charge (contre 1.000 à 1.500 habituellement).
Plus besoin de cobalt. Seul hic, les blocs de batterie fonctionnent avec un nouveau type de piles dont Nikola n’a pas voulu préciser la composition. Les experts s’interrogent. Les équipes de Nikola Motor auraient-elles découvert le Graal des batteries? Trevor Milton indique que la nouvelle cellule a été développée par un laboratoire universitaire spécifique, avec qui Nikola a été impliqué dès le début et que les gains proviennent de l'élimination des métaux coûteux tels que le nickel, le cobalt et le magnésium, ainsi que de l'utilisation d'une «électrode autonome» et d'un «type de produit chimique totalement différent, avec une composante au lithium». Une solution à base de souffre (cellules Li-S) pourrait s’envisager, mais son intérêt n’a encore pas dépassé le seuil des laboratoires. Nikola Motors a promis de présenter cette batterie d’ici la fin de l’année 2020, lors d’un show commercial. Si cette batterie venait à passer l’étape de production en série, Nikola pourrait effectivement révolutionner le monde du transport, en doublant l’autonomie de tous les véhicules. Cette technologie pourrait paradoxalement rendre moins intéressants les camions ou les bus à hydrogène, dont la grande autonomie constitue pour l’instant le principal avantage (avec la vitesse de ravitaillement), mais qui traînent encore pas mal d’inconvénients (technologie chère et à faible rendement, réseau d'avitaillement encore inexistant…).
G. H.