Evolution du modèle. Un an après son introduction en bourse, Navya a dû revoir ses ambitions à la baisse. Les résultats sont décevants (baisse de 32% du chiffre d’affaires au premier semestre à 6 millions d’euros) et surtout très en deçà des ambitions affichées initialement. Le spécialiste des navettes autonomes tablait à l’époque sur 180 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020 et 480 millions en 2021. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 25 juillet, le nouveau président du directoire, Étienne Hermite, a indiqué que l’activité de construction de navettes allait passer au second plan pour se concentrer sur l’apport de technologies autonomes aux industriels. Selon Étienne Hermite, l’implémentation à grande échelle de la mobilité autonome s’avère plus longue que prévue. «Le marché demeure en phase d'expérimentation puisque l'autonomie complète n'est pas encore atteinte, la réglementation n’est pas encore établie uniformément et les modèles économiques continuent d’évoluer. Nous avons décidé de faire évoluer notre modèle: ainsi, nous apportons désormais notre technologie aux industriels souhaitant rendre leurs véhicules autonomes (transports de biens et transports de passagers)», explique-t-il.
Partenariats industriels. Désormais Navya entend nouer des partenariats technologiques, industriels, de distribution et de support local pour une partie des services. Ses revenus ne reposeront plus sur la commercialisation d’un système clé en main, mais de ses activités d’ingénierie liées à l’intégration de ses logiciels et capteurs sur des véhicules tiers. Cette transformation du modèle a déjà été amorcée avec le partenariat établi avec Charlatte Manutention, qui fabrique des tracteurs et chariots destinés au transport des bagages dans les aéroports. Les deux partenaires vont ainsi tester au second semestre 2019 le véhicule autonome Tract autonome pour le transport de biens. Navya souhaite également tester la conduite en autonomie complète du Tract et de sa navette passager Autonom Shuttle en 2020. En parallèle, la société entend déployer sa technologie sur une à deux plateformes additionnelles au cours de l’exercice 2020. «Le marché des navettes autonomes restera un marché d’expérimentation au cours des 24 prochains mois, avant un décollage lié au retrait de l’opérateur de sécurité», estime toujours Étienne Hermite.
G. H.