Les gouvernements à la traîne. L'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) ne cesse depuis plusieurs mois d’alerter sur le manque d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques. Un dilemme pour les constructeurs européens qui ont tous pris le virage de la motorisation électrique, ne serait-ce que pour éviter les amendes records qui risquent de tomber en 2021 en cas de dépassement de seuils d’émissions de CO2 (les constructeurs devront alors afficher moins de 92 grammes au kilomètre en moyenne contre 112 en France l'an passé). «Les gouvernements de l'UE doivent suivre le rythme croissant avec lequel nous lançons des voitures à motorisation alternative en augmentant considérablement les investissements dans les infrastructures. En outre, ils doivent également mettre en place des incitations à l'achat durable qui soient cohérentes dans toute l'UE», a insisté Carlos Tavares, président de l'ACEA et président du conseil d'administration du groupe PSA lors de l’ouverture du salon de l'automobile de Francfort. L’ACEA prévoit que 5 millions de véhicules à basse ou zéro émission devraient être immatriculés chaque année à l’horizon 2030. Or, selon son dernier rapport d'activité tout juste publié, il y avait moins de 145.000 points de charge en 2018 dans l'ensemble de l'Union européenne. «Bien que ce soit trois fois plus qu'il y a cinq ans, il reste encore bien en deçà des 2,8 millions de points de charge requis d'ici 2030», souligne l’ACEA.
Répartition très inégale. L’ACEA estime qu’il faudrait 1,2 million de points de recharge d’ici 2025 sur le territoire européen, sachant que la répartition est actuellement très inégale. Plus de 76% des points de charge de l’UE seraient concentrés sur seulement 4 pays: les Pays-Bas (26%), l’Allemagne (19%), la France (17%) et la Grande-Bretagne (13%). Ce constat en corrobore un autre: la possession de véhicules électriques est liée au PIB. En dessous de 29.000 euros par habitant, la part des véhicules électriques dans le marché global ne dépasse pas 1%. C’est le cas de la plupart des pays d’Europe centrale et de l’Est, ainsi que de l’Italie, l’Espagne et la Grèce.
G. H.