Covoiturage sur les voies réservées. La grève qui affecte les transports publics permet de mettre un coup de projecteur sur le covoiturage, avec une multiplication d’annonces en faveur de ce mode collaboratif. La préfecture de Police de Paris a ainsi annoncé la mise en place de voies dédiées au covoiturage à partir du lundi 9 décembre sur des tronçons de l'A1, l'A6a, l'A10 et l'A12. Les véhicules avec trois passagers ou plus à leur bord peuvent emprunter les voies dédiées aux bus et/ou taxis. L’autorisation, valable pour 24h, a déjà été renouvelée deux fois (au moins jusqu'au mercredi 11 décembre). La préfecture de Police a assorti cette décision d'un dispositif de contrôle avec 153 infractions relevées sur une partie de la journée de mardi. Il est encore trop tôt pour évaluer l’intérêt de cette mesure: «un bilan sera effectué à posteriori», indique-t-on à la Préfecture. Dans le même temps, Île-de-France Mobilités offre le covoiturage à tout voyageur, qu’il soit titulaire d’un Pass Navigo ou non, avec ses applications partenaires (Covoit’ici, Klaxit, Karos, Blablalines et Ouihop). La rémunération des conducteurs est par ailleurs bonifiée. Une aubaine pour les plateformes. Julien Honnart, fondateur et dirigeant de Klaxit, indique que son site de réservation bat chaque jour de nouveaux records d’inscription. Lundi 9 décembre, il enregistrait 14 fois plus de réservations de trajets que le lundi précédent.
0 % commission pour Mobicoop. Face aux acteurs privés, l’application Mobicoop vient de lancer son application juste à temps, le 5 décembre dernier. Bénéficiant d’un statut de coopérative, Mobicoop a été fondée en 2011, sous le nom de Covoiturage libre, lorsque BlablaCar a commencé à prélever une commission. Garanti donc sans commission, et sans revente de données de ses utilisateurs, Mobicoop met gratuitement 400.000 conducteurs et passagers en relation. Là aussi, le nombre de demandes a fortement progressé. «Nous avons observé un nombre de requêtes en hausse de 50% une ou deux semaines avant les grèves, probablement par anticipation, et depuis nous assistons à un doublement au moins des offres», indique Adrien Bailly, chef de projet pour de développement Nord Est. Si la plateforme ne touche aucune commission, elle se rémunère sur des prestations de développement réalisées auprès des collectivités. Mobicoop est ainsi à l’origine, entre autre, du développement de la plateforme mobilité de Thionville, de ouestgo dans le Grand Ouest ou de Mobil’Clic dans les Vosges centrales. Mobicoop réalise également des plateformes de covoiturage pour des entreprises, et indique recevoir depuis quelques jours un nombre conséquent de demandes de la part de sociétés.
G. H.