20 lignes de covoiturage de plus d’ici 2021. «Covoiturer… comme on prend le bus !» Tel est le slogan de la startup Ecov, devenue leader sur les lignes de covoiturage en temps réel après le rachat de OuiHop, en juillet dernier. Créée en 2014, cette startup agréée Entreprise solidaire d’utilité sociale (Esus), continue son expansion et annonce un plan de développement de plus de 15 millions d’euros sur 2 ans. Financée notamment par la Caisse des Dépôts, Mobiliz (Groupe Renault) et France Active, Ecov compte actuellement une vingtaine de lignes de covoiturage à son actif et vise un quasi doublement, avec le déploiement de 20 nouvelles lignes de covoiturage co-financées d’ici à 2021 via le programme CEE (Certificats d’Économie d’Énergie) “LiCov” (Lignes de Covoiturage). Un programme soutenu par le ministère de la Transition Écologique et Solidaire, et l’Ademe. Il s’agit d’une «belle occasion pour les collectivités de se saisir des avancées qui seront permises par la Loi d’orientation des Mobilités», souligne l’entreprise, qui prévoit d’étoffer ses équipes pour arriver à une quarantaine de personnes d’ici 2020, avec un renfort en R&D.
Le numérique n’est qu’une brique. Pour faciliter le covoiturage spontané, Ecov privilégie des axes à forte fréquentation et mal desservis par les transports en commun, en installant des stations connectées qui permettent de commander un covoiturage en temps réel depuis une borne tactile (ou depuis son mobile), sur le modèle d’une ligne de bus. L’entreprise est à l’origine du service Covoit’ici présent en Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France et Paca, avec par exemple une ligne dans le Puy-de-Dôme, entre Rochefort-Montagne et Clermont-Ferrand. La startup compte également à son actif le service Lane (Bourgoin-Jallieu – Lyon - Villefontaine). Lancée en octobre 2018, cette ligne connaît une fréquentation «en augmentation constante, depuis janvier 2019», souligne Claude Bérenguer, vice-président aux Transports et à la Mobilité de la Communauté d’agglomération Porte de l’Isère. Pour transformer la voiture en transport collectif, Ecov a pris le parti de travailler avec les territoires, avec une approche qui dépasse la question d’une plateforme numérique. «Le covoiturage n’est pas principalement un sujet numérique: c’est un sujet d’infrastructure, d’aménagement, de service public, de culture et d’économie… Le numérique est une brique, un outil dans un système beaucoup plus large et plus complexe. En fait, ce que nous construisons, c’est un industriel de nouvelle génération, qui mobilise le numérique autant que le monde réel, et qui est totalement orienté vers l’intérêt général», insiste Thomas Matagne, président cofondateur d’Ecov.
G. H.