Vieilles batteries de Kangoo. Que faire des batteries des véhicules électriques lorsqu’elles perdent trop en efficacité? Après 8 à 10 ans d’utilisation, leur capacité est réduite de 20%. Pour donner une seconde vie aux batteries, Renault, parmi l’un des premiers à avoir fait le pari de l’électrique, a présenté le 26 juin au Technocentre de Guyancourt (Yvelines), sa nouvelle «EV smart energy station», une station de recharge de voitures électriques. Ce dispositif fournit de l’énergie grâce à une ombrière de 77 m² de panneaux photovoltaïques et à deux «vieilles» batteries de Kangoo Z.E, ce qui permet d’alimenter deux bornes de rechargement de 22 kW. Les batteries permettent de pallier l’intermittence de la source d’énergie solaire: «elles ne sont plus capables de répondre aux besoins d'énergie immédiate d'une voiture, mais elles peuvent remplir des fonctions de stockage», explique dans les colonnes du Parisien Eric Feunteun, directeur de programme véhicules électriques chez Renault. Le constructeur entend tester ce dispositif expérimental pendant un an avant de l’étendre éventuellement à d’autres stations, indique Jean-Baptiste Calvani, chargé de communication chez Renault.
700.000 t de batteries à recycler en 2035. Renault travaillerait sur d’autres utilisations de batteries de seconde main, pour des systèmes de secours pour les hôpitaux ou les entreprises en cas de coupure d'électricité sur le réseau. Mais lorsqu’elles arriveront en fin de vie, le recyclage sera inévitable. Selon Christel Bories, présidente du Comité stratégique de filière mines et métallurgie, les quantités à recycler seront multipliées par 50 en l’espace de 15 ans. «Nous attendons de grandes quantités, environ 50.000 tonnes, à recycler à partir de 2027», et 700.000 tonnes en 2035, contre seulement 15.000 tonnes aujourd'hui, avait-elle indiqué lors d’une audition au Sénat en juin dernier. Le constructeur PSA s’est rapproché de la SNAM, une des deux principales entreprises françaises spécialisées dans le recyclage des batteries, qui recycle actuellement plus de 600 tonnes de batteries de voitures électriques ou hybrides par an (10% de son activité recyclage), rapporte Le Parisien. Elle indique recycler plus de 70% d’une batterie lithium ion et plus de 75% d’une batterie nickel-métal hydrure, alors que la norme française est fixée à 50%. Les métaux et terres rares sont récupérés, la partie non recyclable est brûlée, voire enfouie. La filière ne serait pas encore rentable, mais la montée en puissance due aux futurs volumes devrait changer la donne. De fait, la société investit massivement pour monter en puissance.
G. H.