Guichet unique. A l’heure où Uber tente de s’imposer comme la porte d’entrée des mobilités à Paris, la régie des transports Berlinois BVG (Berliner Verkehrsbetriebe) n’entend pas se laisser court-circuiter. Depuis le 24 septembre 2019, BVG propose son application Jelbi, son guichet unique pour toutes les mobilités. Après trois mois de test, tous les voyageurs de BVG ont à présent la possibilité de passer par l’application pour acheter des billets de bus, métro, tram et ferries du réseau, mais aussi d’utiliser les trains régionaux de la Deutsche Bahn, le propre service de navette à la demande de BVG (appelé Berlkönig, ce service a été créé en septembre 2018), tout comme d’utiliser des vélos et trottinettes en libre-service proposés par plusieurs opérateurs. Les taxis de Berlin devraient rejoindre le mouvement d’ici quelques semaines.
Interface n ° 1 de la mobilité partagée. Le déploiement a été rapide: BVG a conclu en janvier 2019 un accord avec Trafi, une startup lituanienne qui a construit une plateforme de mobilité similaire à Vilnius. De nombreux partenaires ont ensuite été invités à rejoindre le projet, à condition d’intégrer pleinement leur services dans Jelbi. Le principe? Une seule inscription suffit à réserver et payer toutes les options de transport sur la plateforme. Pour cela, les utilisateurs doivent envoyer sur l’application une photo de leur carte d’identité, éventuellement de leur permis de conduire, et valider un moyen de paiement en ligne. Selon Michel Heider, directeur de Jelbi, 60% des personnes qui ont téléchargé l'application ont franchi cette étape. En moyenne, ils réservent 2,3 trajets par semaine. Pour Michel Heider, Jelbi constitue l’une des pièces du puzzle des nouvelles mobilités de la ville, avec l’installation de bornes de recharge à proximité des stations de métro et de chemins de fer, et la mise en place de voie de circulation dédiées aux transports partagés. «Les gens devraient laisser leur voiture et utiliser Jelbi pour se déplacer en ville. Nous voulons que Jelbi soit l'interface n°1 de la mobilité partagée à Berlin», a-t-il déclaré. Pour sa part, la société Trafi indique être en pourparlers avec d'autres villes européennes, voire des pays, pour le lancement d’application de mobilité. À Vilnius, où l’application de mobilité a été mise en place il y a deux, 20% des habitants y ont déjà recours.
G. H.