Newsletter S'inscrire à notre newsletter

Magazine

En direct d'IFTM Top Resa : L'Egypte à l'offensive pour relancer le tourisme

Image

Crédit photo

Les responsables du tourisme égyptien, ministre en tête, ne ménagent pas leurs forces pour convaincre que la destination est de nouveau sûre et faire lever les restrictions aux voyages en Egypte imposées par le ministère français des Affaires étrangères.

Conférences de presse en présence du ministre égyptien du Tourisme et de l'ambassadeur du pays en France, audit indépendant de la destination, gratuité des vols Egyptair pour les enfants de moins de douze ans en période scolaire dès cet automne-hiver... L'Egypte entend bien convaincre les Français de retourner visiter les pyramides de Gizeh, les temples de Haute-Egypte et les stations balnéaires du Sinaï et sur la mer Rouge. Les autorités du pays ont organisé deux conférences de presse coup sur coup dans le cadre de Top Résa pour dire toute l'importance qu'elles accordent au marché français, longtemps l'un des tout premiers avant le soulèvement contre le régime d'Hosni Moubarak en janvier 2011.

 

Après avoir rencontré ses homologues des principaux pays européens, Hicham Zaazou, ministre égyptien du Tourisme, est cette semaine de passage à Paris. Il profite de la tenue de l'IFTM Top Résa pour « avoir des discussions avec les professionnels du tourisme » et persuader le ministre français des Affaires étrangères qu'il doit lever les restrictions de voyages imposées depuis juillet dernier aux Français désireux de visiter l'Egypte. Le pays « prend une direction que nous espérions depuis trois ans, déclare Hicham Zaazou. En moins de trois mois beaucoup de choses ont changé. Certes, des incidents malheureux ont eu lieu mais ils sont derrière nous », ajoute-t-il dans un euphémisme, confiant dans l'avenir du pays, dans ses institutions et sa prochaine Constitution. Bref, « on attend les touristes. »

 

Chiffres encore « peu prometteurs »

 

Seulement voilà, les Français ne sont toujours pas là. Alors qu'ils étaient près de 600 000 à se rendre au pays des Pharaons à la veille de la « Révolution », il n'y en a plus guère qu'un peu plus de la moitié qui visitent l'Egypte depuis. Et les chiffres continuent de montrer « une chute de la fréquentation. Ils sont encore peu prometteurs actuellement », déplore le ministre. Il révèle au passage que s'il n'est pas venu l'an dernier à Top Résa, c'est parce qu'il ne sentait pas la sécurité pleinement garantie dans son pays. Tous les doutes sont levés aujourd'hui : « Le conflit est égypto-égyptien et ne concerne absolument pas les étrangers », considère Hicham Zaazou.

Au premier semestre de 2013, alors que les touristes européens entrant en Egypte sont en augmentation de 9 %, les Français se détournent carrément de la destination, avec une baisse de fréquentation de 30 %. Leur absence est durement ressentie en Haute-Egypte. Les touristes français consomment surtout des produits culturels et le patrimoine des pharaons est aujourd'hui déserté.

Sans insister davantage, le ministre livre une anecdote : « Un cocher de Louxor m'a dit qu'il en était au point de devoir décider s'il allait donner à manger à ses enfants ou nourrir ses chevaux, son gagne-pain. » Il y a urgence  pour Hicham Zaazou à voir les Français revenir sur les bords du Nil. Encore faut-il que le ministère français des Affaires étrangères révise sa carte des zones à risques et lève ses restrictions, déjà plus sévères que celles des pays voisins. La Grande-Bretagne n'a jamais déconseillé les stations balnéaires de la mer Rouge par exemple. Le ministre égyptien du tourisme doit encore en discuter ce jeudi matin au Quai d'Orsay. « Travaillez Monsieur Fabius! »,  lui recommande Jean-François Rial, Pdg de Voyageurs du monde, qui regrette de ne pouvoir envoyer des clients désireux de se rendre en Egypte à cause des strictes recommandations du ministère français des Affaires étrangères.

 

« Travaillez Monsieur Fabius! »

 

« Les Belges et les Néerlandais, les Suisses ont déjà levé l'embargo, relève Hicham Zaazou. La Russie va suivre », est-il persuadé. L'Allemagne vient de son côté de le faire mardi soir pour les stations balnéaires de la mer Rouge, Louxor et Assouan. La France doit se mettre au diapason de ses voisins européens, laisse entendre le ministre qui souligne que le couvre-feu imposé dans certaines régions du pays est de moins en moins étendu et devrait être levé dans les semaines à venir. Il n'est plus appliqué que de minuit à 5h dans les zones où il est en vigueur, comme au Caire. La Haute-Egypte et la mer Rouge ne sont pas concernées, indique-t-il.

 

Pour convaincre le ministre français des Affaires étrangères de réviser la position de la France, Hicham Zaazou a même invité le cabinet d'analyse des risques internationaux Scutum Security First (SSF) à réaliser un audit des dispositifs de sécurité dans les zones touristiques de la destination. « Toutes les procédures fonctionnent, et plutôt bien » a fait savoir mercredi matin Bernard Jacquemart qui s'est rendu sur place entre le 7 et le 17 septembre dernier. Lui qui a enquêté dans la haute vallée du Nil, sur les bords de la mer Rouge et dans le Sinaï, y compris au monastère Sainte-Catherine, dans une vingtaine d'hôtels et une poignée d'aéroports égyptiens estime que « le dispositif est complet et cohérent, les moyens parfaitement adaptés et opérationnels » avant de conclure que « oui, je pense qu’on peut aller en Egypte en toute sécurité, même si le risque zéro n’existe pas, et n’existera jamais ». Le président de SSF assure qu'il n'hésiterait pas à partir en vacances en Egypte avec toute sa famille.

 

Parmi les axes de travail des autorités tourstiques égyptiennes, outre des possibilités de co-marketing, des mesures incitatives comme un partage des risques sur les vols avec les voyagistes, la diffusion d'un film promotionnel en cours de tournage actuellement, l'offensive est aussi sonnante et trébuchante : Egyptair va accorder la gratuité de ses vols aux enfants de moins de douze ans durant les périodes de congés scolaires. « Dès les vacances de Toussaint », espère Nahed Rizk, directrice de l'Office de tourisme égyptien à Paris, si toutes les modalités et l'étendue de la prise en charge du voyage pour les enfants sont arrêtées et mises en place à temps, sinon à Noël, en février et à Pâques prochains.

Auteur

  • Stéphane Jarre
Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Déjà abonné ? Créez vos identifiants

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format