La hausse de la TVA de 5,5 à 7% appliquée dès le 1er janvier 2012 dans les transports de voyageurs sonne-t-elle le glas du Grenelle de l'Environnement ? Entretien avec Roland Ries, président du Gart.
Bus&Car : Le Groupement des autorités responsables de transports (Gart) avait critiqué l'annonce de la hausse de la TVA, considérant que c'était un transfert du déficit de l'État vers les collectivités locales. Qu'auriez-vous préconisé à la place ?
Roland Ries : Lors du deuxième plan de rigueur du gouvernement, le Gart a interpellé le Premier ministre pour lui faire observer que cette mesure était en contradiction avec les engagements pris lors du Grenelle de l'environnement, qui visait à inciter des concitoyens à ne plus utiliser leur voiture. La seule solution aurait été de faire une exception pour les transports publics, comme cela a été fait pour la restauration scolaire. Il faut soit retirer ce passage au Sénat, soit faire des exceptions.
B&C : Que pensez-vous de la solution du Stif de répercuter la hausse de la TVA sur le prix des transports dès janvier 2012 ? Était-elle inévitable ?
R. R. : Il faut que quelqu'un paye. Soit ce sont les usagers, et c'est ce qu'a décidé le Stif. L'autre voie possible aurait été que le Stif absorbe les coûts, et au final, que la hausse soit payée par le contribuable. Donc, aucune des deux solutions n'est bonne car cela peut empêcher les gens de prendre les transports en commun.
B&C : Savez-vous si, comme en Ile-de-France, d'autres régions ou collectivités locales ont prévu de répercuter la hausse de la TVA sur le prix des trajets ?
R. R. : Beaucoup envisagent de prendre une délibération rapidement pour que les finances locales soient protégées. J'ai eu des retours de la part des autorités organisatrices en régions qui envisagent de faire la même chose que le Stif. D'autres vont attendre l'augmentation annuelle des tarifs habituels. À Strasbourg par exemple, nous avons prévu de délibérer jeudi 15 décembre pour augmenter les tarifs.
Propos recueillis par Shahinez Benabed