Le Groupement des autorités responsables de transport (Gart) a réuni ses adhérents à Paris le 29 mars 2011 pour un colloque sur la mobilité. Huit personnalités ont débattu sur la communication, la gouvernance et le financement des transports publics.
Le ton de Roland Ries, président du Gart, se voulait résolument solennel, le 29 mars 2011. "Il y a trente ans, les transports publics étaient une cause perdue. Rares étaient les décideurs à imaginer que ce secteur puisse être celui de l'avenir", rappelait Roland Ries, président du Gart dans son discours inaugural.
Pourtant, trois décennies plus tard, le monde du transport de voyageurs a revu ses fondamentaux. "Le bus n'est plus un choix par défaut et sucite un engouement international", constate Elios Pascual, conseiller stratégique de l'Union internationale des transports publics (UITP).
R&D : nouvelles technologies et rejets de Co2
Ces dernières années ont vu l'éclosion des outils de communication à destination des usagers, "85% des travaux de recherche dans les transports concernent les nouvelles technologies", observe Jean-Louis Léonard, président du Predit.
Un créneau incontournable dont certaines franges de la population restent pourtant éloignées. "Dans certains quartiers de Lyon, 20% de nos concitoyens ne savent pas lire", observe Bernard Rivalta, président du Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise (Sytral) et vice-président de la communauté urbaine de Lyon.
Autre fer de lance : la chasse aux rejets de CO2 pour laquelle bon nombre de programmes européens sont sur les rails. Malheureusement, "l'état d'avancement des projets de motorisations moins polluants ne sera jamais opérationnel d'ici à 2020. Tabler sur 2030 voire 2050 paraît plus réaliste", poursuit Jean-Louis Léonard.
L'ère du syndicat mixte
Un retard qui s'explique notamment par la frilosité de la majorité des grands groupes de transport vis-à-vis d'expérimentations innovantes. "La recherche pourrait avancer beaucoup plus vite si certains opérateurs s'impliquaient davantage à nos côtés", assure Jean-Louis Léonard.
Evoquée de nombreuses fois au cours de ce colloque, l'idée d'une gouvernance partagée s'inscrit dans un contexte d'étalement grandissant des territoires. Aux yeux de participants, cette gouvernance participative ne peut s’envisager que par le biais d’une actualisation législative. "Les dispositions prévues par la Loti ne répondent plus à une demande sociale décloisonnée", soutient Francis Beaucire, géographe et professeur à l'université Paris 1.
Face au nombre croissant d'acteurs en présence, certaines méthodes de travail commencent à émerger. "À l'heure actuelle, nous voyons de plus en plus d'AO réussir à travailler ensemble par le biais de syndicats mixtes", avoue Yves Krattinger, sénateur, président du conseil général de Haute-Saône.
Sur la piste du financement
La question du financement fait également partie des marronniers. "L’allongement des distances représente un coût supplémentaire que les recettes tarifaires ne nous aident pas à combler", confie Charles-Eric Lemaignen, président de l'agglomération Orléans Val-de-Loire et adjoint au maire d'Orléans. Une trésorerie qui s'alourdit aussi du fait de l’entrée en vigueur de nouvelles contraintes législatives et techniques. "Les normes sécuritaires et environnementales s'ajoutent à nos coûts de fonctionnement", soutient Charles-Eric Lemaignen.
Pour équilibrer la balance, plusieurs pistes sont envisagées. "Je conseille aux exploitants de sécuriser leurs risques en redoublant de vigilance vis-à-vis des clauses d'ajustement des versements aux exploitants. Elles ne sont généralement pas assez travaillées", regrette Charles-Eric Lemaignen. Autres leviers à leur disposition : faire jouer la concurrence lors des appels d'offres ou le recours à un partenariat public privé (PPP) garantissant une répartition du risque sur des projets à long terme.
→ Lire l'intégralité de cet article dans Bus & Car n°878 du 8 avril 2011