La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) est favorable à l'expérimentation de l'ouverture à la concurrence des TER que préconise le rapport Grignon remis en mai 2011. La démarche lui paraît "justifiée et nécessaire".
"La possibilité d'ouvrir le secteur du TER à la concurrence doit être abordée de manière pragmatique et non idéologique, en se basant en particulier sur l'exemple de l'Allemagne", a indiqué la Fnaut dans un communiqué publié le 16 juin 2011. Selon elle, "l'introduction très progressive de la concurrence dans le transport ferroviaire régional (en Allemagne) a permis de réduire les coûts d'exploitation et de réinvestir les économies ainsi réalisées dans un renforcement quantitatif et qualitatif de l'offre".
"Une expérimentation de l'ouverture du TER à la concurrence est justifiée et nécessaire", a donc estimé la Fédération, plaidant pour une expérimentation "en priorité" sur les lignes "les plus fragiles économiquement" pour y développer une offre "à un coût compatible avec les moyens financiers des régions" et ainsi éviter des transferts vers la route.
Le rapport Grignon en faveur de l'expérimentation
Le sénateur du Bas-Rhin Francis Grignon (UMP) a remis le 18 mai 2011 au secrétariat d'État aux Transports un rapport très attendu sur l'expérimentation de l'ouverture à la concurrence des TER, qui doit être possible en 2019. Après deux ans de travaux, il a préconisé de "laisser les choses en l'état" en matière de gestion de la circulation, de maintenance ou encore de tarification, et a émis neuf recommandations en vue de l'expérimentation.
Pour la Fnaut, cette ouverture à la concurrence est une "évolution positive (qui) ne peut être ignorée en France" et qui a été constatée en Allemagne "non seulement sur les lignes exploitées par des opérateurs privés, mais aussi sur les lignes dont la Deutsche Bahn (opérateur historique, ndlr), stimulée par la concurrence, a conservé l'exploitation".
Le service public en question
"L'introduction de la concurrence dans le secteur du TER n'aurait rien à voir avec un abandon du service public, bien au contraire", a poursuivi la Fédération, évoquant le dispositif de délégation de service public par la région à un opérateur privé. "La région conserverait la maîtrise de la définition de l'offre et de la tarification", a-t-elle relevé.
L'ouverture à la concurrence, en particulier à des opérateurs privés, du transport express régional, est en effet largement contestée par les syndicats, qui y voient une menace pour le service public et le statut des cheminots.