À l'approche de la fin des Assises du ferroviaire, la Fédération nationale des usagers de transport (Fnaut) fait part de ses préconisations. Critique envers la SNCF, elle souhaite que tout soit fait pour valoriser le rail, de préférence à l'autocar.
Se faire entendre, la Fnaut en a l'habitude. Aussi, alors que les Assises du ferroviaire touchent à leur fin, la fédération représentante des usagers de transport a organisé une conférence de presse pour présenter ses réflexions.
Des paroles qui ne devraient pas nécessairement rester en l'air, car la Fnaut est représentée au sein des commissions "Europe et concurrence" et "modèle économique du rail".
Péages urbains, taxe sur le transport aérien intérieur..
Quelle pierre la Fnaut a-t-elle apporté au débat ? Rien de très neuf, il faut le reconnaître, mais le discours prôné par la fédération reste teinté de bon sens. Ainsi, Jean Sivardière, président de la Fédération souhaiterait que "le kérosène consommé par les avions soit taxé comme les autres produits pétroliers au nom d'une équité concurrentielle entre les différents modes".
La Fnaut pense que des sources de financement mériteraient d'être exploitées ou réévaluées telles : une hausse de la taxe sur les péages autoroutiers et de la TIPP, la taxation du transport aérien intérieur ou encore l'introduction du péage urbain dans toutes les agglomérations, sans contraintes imposées par l'État.
Par ailleurs, la Fnaut ne tarit pas de critiques envers la SNCF, accusée de la plus grande frilosité. "La SNCF est toujours sur la défensive. Elle supprime les trains peu rentables sans même chercher d'alternatives commerciales qui permettraient de redynamiser leur fréquentation", déplore Jean Sivardière.
Un "oui mais" pour l'autocar
À la Fnaut, on préfère visiblement se trouver sur les rails que sur le bord de la route. Aussi, la fédération se montre peu enthousiaste face à l'ouverture des lignes d'autocar inter-régionales. "Nous reconnaissons tout de même que l'initiative d'Eurolines répond à une demande de voyageurs, qui pour des raisons économiques acceptent des trajets plus longs avec un confort moindre que dans le TGV, souligne Jean Sivardière.
Mais le président déplore surtout le souhait de la SNCF de se mettre dans la roue d'Eurolines avec le projet Speed. "Elle devrait plutôt renforcer son offre de trains d'équilibre du territoire (TET) et tenter d'attirer la clientèle modeste avec des tarifs attractifs. Elle pourrait notamment étendre l'utilisation de la carte Enfant-Famille à ce type de trains", ajoute-t-il.
La Fnaut estime que le développement d'une offre low-cost par autocar pourrait capter 10 à 15% de la clientèle des TET. La Fnaut serait-elle hostile à l'autocar ? Jean Sivardière s'en défend : "L'autocar est indispensable aux territoires dépourvus de voies ferrées. Mais si le train est présent, il doit être valorisé avant tout transfert sur route".