À la veille des régionales, le quotidien Métro publie le 10 mars un sondage qui fait la part belle aux transports. 61% des Franciliens sont opposés à un péage urbain, mais près de 80% favorables à la réduction des zones tarifaires.
La question des transports urbains aura décidément été jusqu'au bout l'un des enjeux fort du débat électoral pour ces régionales de mars 2010. En Ile-de-France, en particulier, avec pour toile de fond le projet présidentiel du grand Paris, les candidats se sont opposés sur les questions de tarification.
L'introduction d'un péage urbain divise aussi les candidats d'un parti à l'autre et même à l'intérieur de chaque camp. Ainsi la tête de liste UMP à Paris, la secrétaire d'État à l'Écologie Chantal Jouanno, a-t-elle proposé d'ouvrir un débat sur le sujet tandis que Valérie Pécresse (UMP) et Cécile Duflot (Europe écologie) y sont opposées.
Péage urbain : même les électeurs écologistes sont contre
Alors que la campagne officielle s'achève, le quotidien Métro relance donc le débat en publiant le 10 mars un sondage TNS Sofres/Logica.
À la première question, consacrée à la création éventuelle d'un péage urbain à l'entrée de Paris, les réponses sont claires : 61% des Franciliens interrogés y sont opposés, contre 35% favorables. "La réponse est tranchée quelle que soit l'intention de vote, sauf chez les électeurs écologistes où il y a débat, précise Guillaume Petit, responsable du pôle actualité à TNS Sofres. Même chez eux, on est opposé au péage urbain" (49% contre 48%).
Le refus du péage est plus net à gauche de la gauche (83% chez les électeurs du Front de gauche et 78% de ceux du NPA), où la mesure est perçue comme injuste.
Dernier point important : contrairement aux habitants de la Petite couronne (66%) et de la Grande couronne (65%), les Parisiens sont favorables au péage urbain (43% contre, 54% pour).
Consensus pour une réduction des zones tarifaires
Une deuxième question du sondage de Métro porte sur la réduction du nombre de zones tarifaires pour les transports et des écarts de tarifs selon la distance. L'idée de supprimer les six zones tarifaires pour le Pass Navigo (de 57 à 124 euros), reprise par plusieurs candidats notamment le Front de gauche, séduit manifestement les Franciliens. 79% d'entre eux y sont favorables, alors que seuls 18% veulent que l'on conserve le système actuel "car il est normal de payer plus cher lorsqu'on habite plus loin".
Les électeurs ayant l'intention de voter pour Jean-Paul Huchon (PS) sont 89% à dire oui à la réduction du nombre de zones au profit de la grande couronne, alors que leur candidat ne propose le "dézonage" que le week-end. Le lieu d'habitation ne joue pas : que l'on possède ou non un titre de transport, que l'on habite où non loin de Paris, la proposition rencontre un fort consensus. Les ouvriers sont 92% à réclamer la réduction du nombre de zones.
Par ailleurs, le sondage montre que 82% des Franciliens interrogés sont favorables à l'installation de caméras dans les transports en commun, les couloirs du métro et les gares.