À l'occasion de la 4ème Journée du transport public, un sondage du GIE Objectif transport public GART-UTP met en lumière une forte demande des Français pour des transports publics. À condition que l'offre s'améliore.
Le sondage (1) présenté le 14 septembre 2010, à la veille de la 4ème Journée du transport public, fait suite à celui réalisé en 2005 sur la même thématique. Il révèle une demande forte de transport public dans les années à venir, 39% des Français déclarant qu'ils utiliseront davantage les transports publics dans dix ans. Les trois publics les plus concernés sont les seniors (48%), les CSP+ (48%) et les habitants de province (44%).
Pour 44% des sondés, cette évolution dépendra, en premier lieu, de l'amélioration de l'offre de transport, puis de la volonté de limiter les émissions de gaz à effet de serre (42%), et de l'augmentation du prix de l'essence : 35% en moyenne, mais 48% chez les CSP-. Ce dernier indicateur révèle d'ailleurs que les motivations environnementales, toujours importantes, sont désormais devancées par les difficultés économiques. Ainsi, 39% des sondés déclarent ne pas posséder de voiture.
"Ce sondage vient conforter notre analyse, commente Cyrille Du Peloux, président de l'Union des transports publics (UTP). Nous avons constaté que le trafic reprenait sur 101 de nos réseaux sur les quatre premiers mois 2010. La fréquentation a crû en moyenne de 1,7%, quand l'offre progressait de 2,5%. En revanche, les effets de la crise se font bien sentir, puisque les recettes commerciales n'ont pas progressé tandis que le financement des usagers a diminué. Les opérateurs sont confrontés à des appels d'offres de plus en plus techniques, quand les AO demandent toujours plus de prises de risque commerciaux. Réfléchir à de nouveaux modèles contractuel va devenir une nécessité".
Une prise de conscience individuelle
Un autre élément significatif révélé par ce sondage est la prise de conscience individuelle pour régler les problèmes de circulation et de pollution. Alors qu'en juillet 2005, 61% des Français répondaient qu'il fallait surtout de nouvelles politiques de transports pour résoudre ces problèmes, ils ne sont plus que 42% à être de cet avis aujourd'hui. Pour 54% des sondés, et en particulier les jeunes, c'est aux individus de changer leur comportement personnel en matière de déplacements, en souhaitant qu'ils évoluent plus vite que les politiques de transport ou les infrastructures.
"Si les mentalités ont évolué, c'est aussi grâce à la centaine de milliards d'euros que les AO ont consacré à l'amélioration de l'offre, constate Roland Ries, président du GART. Pour continuer, il va falloir explorer de nouvelles pistes de financement. Les péages urbains et une augmentation à 0,9% du plafond du versement transport peuvent être des solutions. Il faudra bien trouver des solutions. Plus de soixante projets ont été déposés fin août 2010, dont 26 bus à haut niveau de service (BHNS) et 23 tramways. Pour lutter contre la dépendance automobile, il va falloir des financements".
Les nouvelles technologies plébiscitées
Selon le sondage CSA, 59% des Français déclarent que le fait de pouvoir consulter les horaires en temps réel via Internet ou sur leur téléphone portable pourrait les inciter à utiliser davantage les transports en commun. Ce chiffre monte même à 79% chez les moins de 30 ans. Pour 53% des personnes interrogées, le fait de disposer de billets électroniques pour les trains pourrait également jouer un rôle en ce sens, et le fait d'acheter son billet via Internet, SMS ou distributeur bancaire pour 51%.
Ces réponses montrent bien la capacité d'incitation que peuvent jouer les nouvelles technologies, au moins auprès des populations habituées à ces pratiques. "Nous avons un véritable défi à relever, conclue Joël Lebreton, Président du GIE objectif transport public. Il nous faut répondre aux besoins de la société pour prendre en charge plus de voyageurs tout en développant encore une vraie qualité de service. L'offre de transport doit intégrer davantage les nouvelles technologies et les enjeux environnementaux, mais aussi inclure des réponses adaptées à chaque catégorie de population, notamment les personnes âgées et celles qui habitent en périphérie. La mobilité et la multimodalité sont plus que jamais au cœur des politiques de transport public que nous devons mettre en œuvre".
(1) : Sondage exclusif CSA / GIE Objectif transport public GART-UTP réalisé par téléphone les 25, 26 août, 1er et 2 septembre 2010. Echantillon représentatif de 1 093 personnes âgées de 18 ans et plus, habitant des agglomérations de plus de 30 000 habitants.