Pour mieux digérer sa contribution au financement des lignes interégionales déficitaires, la SNCF demande plus de liberté pour fixer les tarifs des TGV. L'État lui demande d'assurer un minimum de places à bas tarifs.
Etonnant, la SNCF demande plus de libéralisme sur les rails ? Attention, la compagnie nationale n'est pas en train de se transformer en ardent défenseur de l'ouverture du rail à la concurrence dans l'Hexagone. La SNCF demande plus de liberté pour fixer les tarifs des TGV, afin de mieux digérer sa participation au financement des trains interrégionaux déficitaires, aussi appelés "trains d'équilibre du territoire". Elle devra en effet mettre 175 millions d'euros de sa poche.
Par ailleurs, les sociétés d'autoroute promettent d'augmenter les tarifs des péages pour trouver les 35 millions qui leur sont réclamés.
A la santé de la première classe
Aujourd'hui, la SNCF ne fait pas ce qu'elle veut avec les prix des billets de TGV. Elle ne peut les faire varier que dans des limites proche du tarif de référence fixé annuellement par le gouvernement. C'est cette barrière que la SNCF aimerait voir tomber. Cela lui ouvrirait la porte des hausses de prix pour les premières classes ou encore à la suppression de la distinction entre période normale et celle de pointe.
Par ailleurs, la SNCF serait plus libre de faire varier ses prix à la hausse ou la baisse, comme le font les compagnies aériennes avec le "yield management". La SNCF pratique déjà cette modulation des tarifs en fonction du taux de remplissage mais ne dispose pas de suffisament d'amplitude pour la rendre réellement efficace.
Un oui mais en guise de réponse
Les négociations sur le sujet sont en cours. Le gouvernement n'y serait pas opposé, mais ne veut pas lâcher entièrement la bride. Hervé Marriton, député UMP et rapporteur spécial au budget des Transports, justifie la nécessité de l'encadrement par l'absence de réelle concurrence pour la SNCF. "La liberté tarifaire est une chose un peu curieuse en soi dans une telle situation", a-t-il déclaré en substance. La SNCF se dit prête à proposer 50 % de billet Prem's (tarifs les plus bas en cas de réservation très en avance).
De son côté le gouvernement veut que l'opérateur public s'engage à prévoir un nombre minimal de places au tarif de référence. Pour ne pas avoir le choix entre un bas tarif très à l'avance ou une première classe inaccessible. Un compromis espère être trouvé d'ici à la fin de l'année. La SNCF estime que cette souplesse tarifaire lui permettrait de gagner 150 millions de chiffres d'affaire à l'horizon 2020. En somme, plus de libéralisme sur les prix pour mieux se préparer à celui qui arrivera prochainement sur les rails.