L'opérateur britannique de transports en commun Arriva a annoncé le 5 mars l'échec de ses discussions avec la SNCF au sujet d'un rachat de sa filiale Keolis. Il n'en a pas expliqué les raisons.
Arriva avait annoncé fin janvier 2010 avoir entamé des "discussions préliminaires exploratoires avec la SNCF, au sujet d'une possible contribution de tout ou partie des activités de transport de Keolis" à sa propre activité. Mais "aucun accord n'a été conclu, et les discussions sont désormais terminées", a indiqué le groupe dans un bref communiqué publié le 5 mars, sans détailler les raisons de leur échec.
Interrogés par l'AFP, des porte-parole des deux groupes se sont refusés à tout commentaire. Arriva s'est contenté de rappeler qu'il avait toujours présenté ces discussions comme "très préliminaires".
Une union pourtant alléchante
Un mariage d'Arriva et de Keolis aurait donné naissance à un des premiers opérateurs de transport en commun européens, très bien placé pour profiter de la libéralisation accrue du marché. Il aurait de plus permis à Keolis comme à Arriva d'asseoir leurs ambitions, dans un secteur en pleine consolidation.
Les deux groupes sont complémentaires, tant en termes d'activités - à eux deux, ils couvrent tout le champ du transport public, bus, cars, trains, tramway - que géographiquement. Arriva est présent en Europe, notamment du Sud et de l'Est, mais pas en France, tandis que Keolis, outre son cœur de marché français et européen, s'est implanté jusqu'au Canada, en Algérie et en Australie. Les deux groupes se connaissent par ailleurs bien, pour avoir déjà noué plusieurs partenariats dans divers pays.
Les investisseurs déçus
La SNCF discutait avec Arriva en tant que principal actionnaire de Keolis (à 56,7%, depuis sa fusion avec le gestionnaire de parkings Effia, intervenue il y a un mois), aux côtés de la Caisse de dépôt et placement du Québec, d'Axa Private Equity et des dirigeants de la filiale.
Les investisseurs ont mal accueilli l'échec de ces discussions. Le 5 mars, l'action Arriva a chuté de 2,38% à 556,42 pence à la Bourse de Londres, dans un marché en hausse de 0,57%.