Chiffre d’affaires et fréquentation en berne : après l'annonce du journal Les Échos du 18 janvier annonçant une réduction des dessertes d’ici à 2011, la SNCF dément et le gouvernement dit qu'il n'en est pas question.
Le budget 2010 de la SNCF, discuté le 20 janvier, devrait, selon Les Échos du 18 janvier, marquer un tournant pour les grandes lignes. La rentabilité de cette branche, qui regroupe les TGV et les Corails, a en effet fortement chuté. La marge opérationnelle est tombée de 20,1 à 10,2% en 2009, avec un recul de 8% du CA.
L’augmentation de 3,5% des tarifs TGV début janvier ne suffira pas à compenser ce manque à gagner. L’opérateur préparerait donc quelques coupes dans son offre pour le futur passage au service d’hiver de 2011, en décembre 2010.
Démenti et colère d’élus
Ce sont essentiellement des liaisons de région à région qui risqueraient de voir leur offre réduite au plus stricte minimum. Les lignes Paris-Arras, Lille-Strasbourg ou Nantes-Strasbourg sont par exemple évoquées par nos confrères.
Dès parution, la SNCF a toutefois démenti vouloir mettre en œuvre un plan de suppression de dessertes TGV. L’opérateur annonce même une augmentation de l’offre de 1%. Il précise cependant que "dans le cadre des réflexions en cours sur le modèle économique des TGV à plus long terme, des travaux plus poussés d’évolution de l’offre TGV sont engagés". Interrogé le 19 janvier à l'issue de la réunion de lancement des états généraux du transport routier, Dominique Bussereau a martelé qu'il "n'y aura pas de suppression ni de diminution de fréquences des liaisons TGV. L'État ne le souhaite pas et je rappelle que la SNCF est une entreprise publique", a souligné le secrétaire d'Etat aux Transports.
Comme un train pendulaire
En attendant, Fabienne Keller, sénatrice UMP du Bas-Rhin et ancienne maire de Strasbourg, a réagi à l’article des Échos. Elle fustige notamment "la réalité tarifaire du TGV : des prix excessifs en fin de semaine et en heures de pointe, qui ont découragé des utlisateurs privilégiés comme les étudiants et les personnes travaillant régulièrement entre deux villes..." Elle prévient enfin la SNCF qu’une refonte des dessertes ne pourra se faire sans une concertation approfondie avec les régions et les métropoles concernées.
La SNCF, dans le contexte actuel d'ouverture – certes molle – à la concurrence européenne, oscille donc plus que jamais comme un train pendulaire, entre sa nécessité de rentabilité et son statut de service public.