La RATP semble avoir bien monnayé ses 25,6% de parts dans Transdev. Grâce à la fusion de la filiale transport de la Caisse des Dépôts avec Veolia, elle engrangerait 420 millions de chiffre d’affaires en plus selon Les Échos.
Si, à la RATP, on parle pour l’instant "d’une hypothèse de travail", les premiers éléments divulgués le 30 janvier par le quotidien Les Échos concernant le transfert d’actifs de Transdev vers RATP Développement sont diablement précis. Dans le cadre de la fusion Veolia/Transdev qui doit intervenir en mars 2010, la Régie monnayerait les 25,6% de parts qu’elle possède dans ce dernier à hauteur de 420 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Ce qui multiplierait quasiment par quatre le chiffre d'affaires de sa filiale RATP Développement, et lui ouvrirait de nouveaux horizons à l’étranger, mais aussi, et peut-être surtout, en France, hors de l’Ile-de-France.
Une bonne base hexagonale
À l’international, la RATP viserait les contrats de gestion des autobus londoniens, les activités de Veolia au Pays de Galles et en Suisse, et le réseau de transport de Gênes. En France, elle semble avoir des velléités sur bon nombre de contrats interurbains de Transdev, notamment dans quelques-uns de ses fiefs historiques comme les Alpes (desserte des stations de ski Alp Bus), ou la Lorraine.
Dans le transport urbain, elle viserait les réseaux de tailles moyennes comme Moulins, Vierzon, Bourges ou Roanne, mais il lui faudra compter avec l’accord deautorités organisatrices concernées. Au total, la RATP devra intégrer 8 000 nouveaux salariés. Se posera dès lors un problème de “culture” et de statut, que les syndicats n’ont pas manqué de mettre en avant. Dans l'interurbain, la RATP mettrait un pied dans la Marne et en Meurthe-et-Moselle.
Ces transferts s'inscrivent dans la stratégie de la RATP de se développer hors de l'Ile-de-France. La régie vient de récupérer le réseau de La Roche-sur-Yon, et va prochainement exploiter le nouveau tramway de Florence (Italie) et le métro d'Alger ainsi qu'un RER à Johannesburg (Afrique du Sud).
En attendant une confirmation de cette hypothèse, on ne peut s’empêcher de constater que 2010 sera décidément l’année des changements majeurs dans le transport public. Entre la fusion Veolia/Transdev, les “discussions” Keolis/Arriva et l’émergence de RATP Developpement en région et sur la scène internationale, c’est tout un paysage qui se trouve bousculé.