Keolis a réalisé en 2009 un résultat net en baisse de 64,3%, à 19,9 millions d'euros. La filiale de transport public de la SNCF a subi les effets de la crise sur certains contrats de transport de voyageurs, et des effets de change défavorables en Europe, aux États-Unis et en Australie.
Malgré 31 contrats gagnés en France et à l'international (soit 9,6 millions de CA), 2009 aura été "difficile" de l'aveu de Michel Bleitrach, président du directoire de Keolis qui présentait les résultats du groupe le 16 mars 2010.
Le résultat net est en baisse de 64,3%, à 19,9 millions d'euros, pénalisé notamment par les effets de change défavorables pour la filiale de la SNCF très implantée sur le marché des franchises ferroviaires en Grande-Bretagne.
Bon bilan commercial, baisse de la rentabilité
Keolis annonce un chiffre d'affaires en hausse de 4,9%, à 3,424 milliards d'euros, mais un excédent brut d'exploitation en recul de 15,4% à 193 millions. Corrigé des effets de change et des acquisitions, ce dernier n'a baissé que de 5,4%, tandis que la croissance organique du chiffre d'affaires a atteint 9,6%, a précisé Michel Lamboley, directeur général délégué de Keolis. Le groupe a réalisé 59% de son chiffre d'affaires en France en 2009, une proportion en hausse de 4 points en raison de la chute du cours de la livre sterling et de la couronne suédoise qui ont pesé sur l'activité à l'étranger (laquelle représente 41% du CA mais 53% de l'EBITDA). Celle-ci a concerné à 60% des activités ferroviaires.
L'année 2009 a aussi été marquée par l'offensive de nouveaux concurrents en France et à l'étranger (la RATP hors de l'Ile-de-France, le Suisse Car Postal, l'Espagnol CFT et le Chinois MRTC qui a fait une percée outre-Manche). Malgré cela, le bilan de l'exercice est "satisfaisant" sur le plan commercial selon le patron de Keolis, particulièrement fier des gains du réseau de Bordeaux (780 millions sur cinq ans), des tramways de Melbourne (3,4 milliards sur 15 ans) et de la franchise ferroviaire britannique Southern (2,3 milliards sur un peu moins de 8 ans). Le groupe est maintenant le premier opérateur de tramways dans le monde.
En 2010 : Effia, l'Allemagne
L'intégration de l'opérateur de parkings Effia le 4 février - qui a permis à la SNCF de devenir majoritaire à 56,7% - devrait mécaniquement augmenter le chiffre d'affaires d'environ 130 millions d'euros en 2010, l'objectif étant pour le groupe d'atteindre les 4 milliards en 2010, a indiqué M. Lamboley.
Cette année sera marquée par le renouvellement de plusieurs contrats stratégiques, notamment à Lyon et Lille, dans un contexte modifié par la fusion Transdev-Veolia Transport, et l'arrivée de la RATP sur le marché non-francilien.
Keolis doit aussi décider, d'ici au 8 avril 2010, s'il confirme sa demande de sillons (créneaux de circulation des trains) sur le marché des grandes lignes en Allemagne. "On regarde ça avec la SNCF, qui est leader de ce marché. Pour l'instant, on n'a pas pris de décision", a indiqué Michel Bleitrach, rappelant qu'"en Allemagne, on doit payer les sillons si on ne les utilise pas".