Keolis, la filiale de la SNCF, et sa rivale britannique Arriva discuteraient d'un rapprochement, d'après La Tribune du 28 janvier. Ils donneraient naissance à un nouveau poids lourds européen du transport public. Arriva confirme, Keolis reconnaît des contacts.
Le monde des transports devient presque pire que celui des people. Les acteurs ont à peine le temps de dévoiler leur intention de flirter que les bans sont publiés dans la presse. Ainsi, en réponse à différents articles, Arriva a confirmé qu’il a entamé des discussions avec la SNCF en vue du rachat en tout ou partie de Keolis, filiale de transport urbain et interurbain de la compagnie publique. Keolis dément mais "des sources proches de la SNCF confirment ces discussions", peut-on lire dans La Tribune du jeudi 28 janvier.
Uniquement des "préliminaires"
En discutant avec la SNCF, Arriva ne se trompe pas d’interlocuteur. L’opérateur ferroviaire, qui n’est pour le moment qu’actionnaire de référence (45,4%), est sur le point de devenir majoritaire en fusionnant dans Keolis sa filiale de parkings Effia. L’opération, récemment approuvée par les autorités de la concurrence lui permettra de détenir 56,7% de Keolis.
Prudent, Arriva a précisé que la parade nuptiale était loin d’être engagée, les discussions de rachat éventuel de Keolis n’en étant qu’au stade des "préliminaires". Une source d’Arriva indique même qu’il n’y a pas de certitude qu’un accord soit trouvé. Du côté de Keolis, on se contente de déclarer que les deux opérateurs de transport public se "connaissent bien". Ils sont notamment alliés et ont été pré-sélectionés pour l’appel d’offres de l’exploitation du métro de Porto. Ils avaient par ailleurs déjà fait cause commune pour celui de Stockholm.
Toujours plus de concentration
Selon la filiale de la SNCF, il est même encore trop tôt pour annoncer la forme que prendrait un éventuel rapprochement et les rapports de force qui seraient alors instaurés.
Une alliance entre Arriva et Keolis va dans le sens de l’évolution du marché du transport public à l’échelle internationale, qui tend à se concentrer pour constituer des ensembles aptes à répondre à des enjeux mondiaux. Ce nouveau couple s’inviterait ainsi à la même table que Veolia et Transdev dont l’union promet d’être finalisée en 2010.
Une double complémentarité
L’addition des forces d’Arriva et de Keolis ne sera pas que comptable. Les deux groupes sont complémentaires tant sur le plan des activités que de ses implantations dans le monde. Le duo couvrirait tout le champ du transport public : autobus, autocars, tramway, trolleybus, trains, navette fluviale.
Arriva est bien implanté en Europe, notamment dans le sud et dans l’est, mais pointe aux abonnés absents en France où les élus locaux n'ont pas ouvert la porte de leurs réseaux urbains à la perfide Albion.
Keolis qui réalise 25% de chiffres d’affaire outre Manche, est également présent en en Algérie, au Canada ou encore en Australie. Cela laisserait l’embarras du choix pour décider du lieu où se tiendrait la cérémonie de mariage.