Brice Hortefeux a annoncé le 14 avril un plan pour assurer une meilleure sécurité dans les transports publics. Il mise sur la vidéosurveillance et une meilleure coordination des services de sécurité.
Le ministre de l'Intérieur n'est visiblement pas resté insensible aux divers incidents survenus dans les transports publics. Après plusieurs incidents fin mars en banlieue parisienne, des bus des Courriers d’Ile-de-France ont de nouveau été caillassés à Villepinte en Seine-Saint-Denis (93), quelques heures à peine après l'annonce par Brice Hortefeux du plan national de lutte contre les violences dans les transports publics.
Plus de 60 000 caméras en 2011
Ce plan met d'abord l'accent sur le matériel de vidéosurveillance. Le programme d'installation de caméras va être accéléré, en particulier dans les wagons, dans les gares et aux abords des gares. "Il faut aller vite (...). L'État accompagne cet effort des collectivités locales et va injecter 30 millions d'euros l'année prochaine", a-t-il déclaré, en précisant à nouveau que l'objectif était de passer de 20 000 à plus de 60 000 caméras en 2011. Par ailleurs, le ministre souhaiterait que les quelques 17 000 caméras embarquées dans les autobus et tramways en circulation dans l'Hexagone soient dotées d'un dispositif d'alerte directement relié à la police. Les trains de la SNCF devront être également mieux lotis avec le passage de trois à huit caméras par voiture d'ici à 2013.
Une unité spéciale
Le ministre de l'Intérieur ne néglige toutefois pas l'importance de la présence humaine. Il propose la création d'une "task force" qui, sous son autorité, réunira le secrétaire d'État aux Transports et les forces de sécurité intérieure (préfet de police, directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationale), ainsi que les grands opérateurs de transports, la SNCF et la RATP. Brice Hortefeux conçoit cette "task force" comme un quartier général qui se chargera d'étudier les informations remontées par une nouvelle unité de coordination de la sécurité dans les transports publics.
Les préfets de zone devront également dresser d'ici à fin mai 2010 une "carte des protections, gare par gare, train par train, bus par bus, tramway par tramway", souhaite le ministre. Son but est de "mettre le paquet sur les lignes les plus sensibles". Enfin, le ministre a évoqué : "le développement de patrouilles polyvalentes métro / RER / train / bus pour leur donner la même mobilité que celle des délinquants".
Les regrets du Stif
Les réactions à l'annonce de ce plan ont été rapides. Unité SGP Police FO, le premier syndicat de gardiens de la paix "s'interroge sur la manière et avec quels effectifs les patrouilles polyvalentes seront faites".
De son côté, Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France et du Stif, regrette que le syndicat des transports francilien (le Stif) ne soit visiblement pas convié dans la "task force". Il s'interroge aussi sur le financement du plan de renforcement de l’installation de caméras, et déplore enfin que la présence humaine ne soit pas au cœur du dispositif. Citant au passage la politique des collectivités franciliennes, avec le recrutement de 418 agents de médiation ou de contrôle supplémentaires sur le réseau Optile.
Retrouvez un dossier complet sur la sécurité dans les transports publics dans le n°855 de Bus & Car du 23 avril 2010.