La Chambre de commerce de Calais nourrit un projet fou de système de transport collectif transmanche entre Calais et Douvres. Une sorte de métro pour les travailleurs qui font la navette quotidienne entre les deux villes côtières !
Un cabinet d'étude a dévoilé le 16 avril la première phase d’une étude assez invraisemblable portant sur un projet de métro entre Calais et Douvres. Intitulée "Cross Channel commuting" (Système de transport transmanche), cette étude de faisabilité économique a été commandée par la Chambre de commerce et d'Industrie (CCI) de Calais, financée à 50% par un programme européen Interreg qui soutient les activités régionales transfrontalières.
250 000 travailleurs français concernés
"Nous regardons notre environnement à 360° et non à 180°", explique le président de la CCI, Jean-Marc Puissesseau, pour expliquer ce drôle de projet. Il s’agirait d'un "métro" transmanche à grande vitesse, destiné à faciliter les déplacements quotidiens des travailleurs d'un côté à l'autre du Channel. En Grande-Bretagne, on les appelle les "commuters".
Selon l'étude, 250 000 Français font aujourd'hui la navette quotidienne en ferry pour aller travailler dans le Kent.
Toujours selon l'étude, le public britannique compose 90 % de la clientèle potentielle : plus d'un million de Britanniques semblent vouloir venir vivre en France tout en conservant leur emploi en Angleterre. Principalement à cause du prix de l'immobilier qui a explosé ces dernières années en Grande-Bretagne.
En plus des travailleurs transfrontaliers, l'étude concerne aussi les demandeurs d'emploi et les étudiants. Au total, selon le coût du transport, entre 29 000 et 102 000 "navetteurs" seraient intéressés par ce métro transmanche qui, selon l'étude, pourrait générer jusqu’à 12 millions de voyages aller-retour par an.
Navettes cadencées
Des navettes cadencées emprunteraient plusieurs fois par jour le tunnel sous la Manche pour transporter les Français travaillant dans le Kent, et inversemment. Elles relieraient les gares de Calais Frethun, de Lille, et les gares d'Ebbsfleet, Stratford et Londres Saint-Pancras en Angleterre.
"Il ne s'agit pas d'un Eurostar bis", se défend le président de la CCI, mais on se demande tout de même comment ce nouveau service de transport cadencé, dont le coût d’investissement n'a pas pu être précisé par les experts, cohabiterait avec les trains Eurostar.
La CCI veut maintenant lancer une seconde phase d’étude en intéressant, cette fois, le président du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, Daniel Percheron et les autres élus locaux. "Il serait bon de rendre ce service accessible dès l'ouverture des JO de 2012", insiste Jean-Marc Puissereau, l'initiateur du projet.
Précisons tout de même que l'étude de ce métro assez surréaliste a été lancée avant l’effondrement de la Livre sterling, ce qui modère sa portée…