En marge du salon Autocar Expo, qui a débuté à Nice le 22 octobre, la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) tient son congrès, alors que les transports collectifs doivent répondre à de nouvelles demandes. Compte-rendu des envoyés spéciaux du magazine Bus & Car.
Réchauffement climatique, baisse du pouvoir d'achat, crise économique... Autant de facteurs qui poussent de plus en plus de repentis de l'automobile vers les transports collectifs. Un constat positif pour les 200 autocaristes réunis en congrès à Nice. Mais encore faut-il que leurs compétences soient pleinement reconnues.
Éric Ritter, juriste et consultant de l'AFT-Iftim Managers stigmatise d'emblée la situation délicate de cette profession : "Le texte du Grenelle de l'environnement qui vient d'être adopté à l'Assemblée est exemplaire : il reste dans une logique soit urbaine, soit ferroviaire. On se demande où est passé le transport routier interurbain de voyageurs. Il laisse par ailleurs toutes les initiatives en la matière aux pouvoirs publics, négligeant du même coup l'imagination des chefs d’entreprises. Tant que le transport sera appréhendé dans une logique sociale, toute une clientèle prête à payer le prix d'un service de plus grande qualité restera au bord de la route, et continuera à prendre sa voiture".
Un appel à la créativité des opérateurs
Francis Beaucire, géographe à l'université Paris 1 Sorbonne, explique que la créativité des opérateurs, souvent bridée dans les appels d'offres, est primordiale pour l'avenir des transports de voyageurs. "Les électeurs font déjà pression sur les politiques pour qu'ils trouvent des solutions à leurs problèmes de transport, explique-t-il. Cette demande sera de plus en plus forte malgré les difficultés budgétaires des autorités organisatrices. Les pouvoirs publics ne peuvent pas se permettre d'être en retard sur les attentes des usagers. Comme les réponses qu'ils devront apporter se feront à budget constant, il leur faudra faire preuve de beaucoup d'imagination".
Faciliter la vie des voyageurs et informer
Si les temps sont venus pour les autocaristes de se faire entendre, pas question de faire preuve d'une imagination trop débridée. Jean Ghédira, directeur du développement durable, intermodalité et innovation de SNCF Proximités, rappelle quelques principes de base. "Nous devons d'abord faciliter la vie des voyageurs, explique-t-il, et ne jamais hésiter à proposer, voire à imposer des solutions innovantes. Nous avons les compétences pour cela. Il faut ensuite informer sur le transport public et améliorer son image". Un programme très applaudi par les congressistes. Encore faut-il le mettre maintenant en application.
Pierre Cossard