Pas de chance, Joël Lebreton prend la direction du groupe Transdev en pleine crise économique internationale. Le nouveau patron de la filiale de la Caisse des Dépôts reste optimiste. Le transport collectif est l’un des secteurs qui devrait être épargné. Interview.
La crise financière risque-t-elle d’avoir des conséquences sur l’actionnariat de Transdev ?
Nous n’avons pas d’inquiétudes à ce niveau. La question ne se pose ni pour la Caisse des Dépôts, ni pour la RATP. Quant à la banque italienne Intesa Sanpaolo, c’est un investisseur sur le long terme. Notre actionnariat est donc stable, et le modèle de l’entreprise n’est pas remis en cause.
Crise encore, le robinet de financement des collectivités locales françaises s’épuise, en subissez-vous déjà les conséquences en tant qu’opérateur de transport ?
Nous ressentons effectivement une grande fébrilité chez les collectivités territoriales de petite taille. Certaines rencontrent des difficultés de trésorerie, ou craignent d’en rencontrer. L’impact de cette fébrilité sur notre activité est encore marginal, même si certaines autorités organisatrices (AO) de transport nous demandent des délais de paiement. Au niveau des investissements, il y a peu de signes tangibles d’une inversion de tendance. En revanche, nous sommes maintenant questionnés sur le rythme ou le mode de financement des projets de transport. Les AO cherchent visiblement des effets de levier. Nous avons la capacité de répondre à ces interrogations, notamment avec le concept de partenariat public-privé (PPP), que nous maîtrisons bien.
Vous avez racheté peu d’entreprise autocaristes en 2008 sur l’Hexagone. En revanche, vous venez d’acheter Caisse commune, est-ce l’amorce d’un changement de stratégie ?
Nous n’avons fait que trois rachats : Voyages Brémond, le groupe Espaces en Île-de-France, et Bérard, près de La Plagne. C’est peu, mais leurs chiffres d’affaires cumulés et la qualité de ces entreprises en font des acquisitions de poids. Nous ne nous interdisons rien, mais nous essayons de suivre une cohérence géographique par rapport à nos autres implantations.
Quant à la société d’autopartage Caisse commune, je pense simplement que demain, il faudra proposer à notre clientèle une palette complète d’offres de transport. La voiture est l’un des créneaux. Les 3 000 abonnées de Caisse commune forment un échantillon représentatif de la nouvelle culture de mobilité urbaine. Si l’expérience est valorisante, nous répondrons ensuite à l’appel d’offres de la Ville de Paris.
Quelles sont les prévisions des résultats 2008 de Transdev ?
Nous serons en retrait par rapport à notre budget prévisionnel. Le contexte général y est pour beaucoup. S’ajoute à cela l’intégration en 2008 de notre nouvelle filiale néerlandaise Connexxion, ce qui complique un peu la donne car les grèves ont été légion dans les transports publics des Pays-Bas (32 jours de grève). Autant dire que les résultats de Connexxion sont en deçà de nos attentes, même s’ils ont dopé notre chiffre d’affaires. Jouons franc jeu, la conjoncture n’est pas bonne, même si nos résultats restent positifs.
Retrouver l'intégralité de cette interview dans Bus & Car du 7 novembre 2008
Propos recueillis par Pierre Cossard
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Chiffres clés 2007 Chiffre d'affaires : 2,35 milliards d’euros (3,3 milliards attendus en 2008) Résultats nets (part du groupe) : 31,1 millions d’euros Effectif : 41 000 collaborateurs 12 réseaux de tramway en exploitation 89 réseaux (dont 2 métros) urbains en exploitation |