La Régie des transports marseillais (RTM) vient de limoger sa directrice, Josiane Beaud, détachée par la SNCF. Une éviction qui s'explique sans doute par le changement de couleur politique de la communauté urbaine, mais qui émeut les entreprises locales.
L'UMP a cédé le fauteuil de président de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole au socialiste Eugène Caselli après les élections municipales de mars, et les têtes continuent de valser à la tête de la Régie des transports marseillais (RTM). Dernière "victime collatérale", la directrice de la régie, Josiane Beaud, qui vient d'être limogée. Le 10 octobre, le conseil d'administration de la RTM a décidé d'interrompre sa convention de mise à disposition qui courait jusqu'en octobre 2010. La directrice de la RTM était en effet détachée de la SNCF depuis 18 mois.
Un bilan pourtant flatteur
Cette éviction est d’autant plus surprenante que Josiane Beaud affiche un bilan flatteur, salué d'ailleurs par l'Union pour les entreprises (UPE13-Medef) des Bouches-du-Rhône qui critique ce limogeage. "L'UPE13 fait part de son étonnement et de son inquiétude, et demande des explications. En un an, Josiane Beaud a mis en place un plan stratégique reconnu, notamment par le monde économique. Au moment même où la question des transports publics urbains est majeure pour nos salariés, on fait le choix de casser la dynamique engagée", note le représentant du patronat local.
Karim Zéribi, nouveau président de la RTM depuis cet été, a tenté d'imposer ses vues à une directrice qui ne s’en est pas laissé compter. "La loi dit que les fonctions de président et de directeur général sont séparées, explique Josiane Beaud. Je n'ai pas accepté qu'on empiète sur mes prérogatives. Mais je suis surprise par la manière cavalière dont a été menée mon éviction, en quatre jours. Ce n’est pas loyal".
Tous les projets gelés
La situation est plus que jamais délicate, avec une communauté urbaine à gauche, une ville centre à droite, et une régie des transports qui doit composer avec des infrastructures sous-dimensionnées. Car Marseille souffre incontestablement d'un retard en matière de transports en site propre. Si les travaux en cours ne sont pas remis en cause, la nouvelle majorité a gelé tous les projets dans l'attente d'un audit financier de la communauté urbaine (MPM). Un rapport qui devrait mettre en lumière ses manque de moyens. (Lire aussi notre article sur le départ de Veolia du tramway de Marseille)
Gérard Tur